À qui Sarkozy, faisant feu de tout bois et reprenant à son compte aussi bien les discours des sociaux-démocrates d'avant-guerre que les propos altermondialistes et écologiques d'aujourd'hui, s'est-il adressé à Genève ?

À l'opinion publique française, pour commencer. Quelques jours avant un remaniement ministériel qui sera une nouvelle occasion de ridiculiser son opposition en embauchant de nouveaux Kouchner, il vante sa marchandise à des politiciens peu regardants sur la qualité de la gamelle.

À l'opinion mondiale ensuite, du moins le croit-il. Car Sarkozy, gonflé par son passage à la présidence de l'Europe, fait le paon à chaque sommet mondial et prétend désormais faire des propositions pour changer le monde. Rien que ça ! Dans cette perspective, le discours de Genève est une tentative pour concurrencer Obama qui affirme vouloir changer les rapports internationaux.

Sarkozy joue les Louis XIV ou les Napoléon et aucun de ses courtisans n'ose lui rappeler la fable de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf.