- Accueil
- Lutte ouvrière n°2133
- Ouvrir les lycées à toute heure, Sarkozy, maître en baratin
Leur société
Ouvrir les lycées à toute heure, Sarkozy, maître en baratin
Mercredi 10 juin, Sarkozy accompagné du ministre de l'Éducation Xavier Darcos, a fait une visite surprise au lycée Galilée de Gennevilliers en région parisienne.
Sa visite n'avait pas été annoncée pour éviter, dit-on, les manifestations. Sarkozy a donc pu en toute tranquillité deviser sur la réforme du lycée. Il a dit vouloir faire du lycée « un lieu de vie et pas seulement d'apprentissage ». Pour Sarkozy les lycées devraient être ouverts « en dehors des heures de cours », le week-end et pendant les vacances. Et de conclure : « On aura beaucoup gagné si, le samedi, des jeunes lycéens se disent : "Si on allait au lycée faire tourner le ciné-club, la salle de spectacle, les équipements sportifs"... »
Sarkozy sait bien que depuis des années des établissements ouvrent déjà pendant les périodes de vacances, avec des enseignants et du personnel volontaires. Mais ses intentions qui se veulent de bon sens et soucieuses de l'intérêt des jeunes sont destinées à montrer du doigt les enseignants, leur temps de travail et leurs vacances. De plus, ce discours sur le lycée « lieu de vie » est au mieux de la poudre aux yeux, au pire de la provocation quand on sait que le gouvernement annonce la suppression de dizaines de milliers de postes dans l'Éducation nationale, et notamment 13 500 à la rentrée 2009.
Dans beaucoup d'établissements, en particulier dans les quartiers populaires, les enseignants, entre autres par manque de moyens et de personnel, ne parviennent pas ou ne parviennent plus à ce que le lycée soit un lieu d'enseignement, d'éducation et de culture. La suppression d'une année d'enseignement dans la filière professionnelle en raison de la disparition du BEP et de la généralisation du Bac professionnel en trois ans à la rentrée 2009 aboutit à supprimer des heures d'enseignement général pour les jeunes les plus en difficulté et condamne les établissements professionnels à être de moins en moins des lieux d'apprentissage.
Mais cette réalité, Sarkozy s'en moque. Ce qui l'intéresse, c'est le communiqué de presse... et qu'il n'y ait pas de manifestants lors de ses apparitions.