Crédit à la consommation : Faire de l'argent sur les pauvres, il faut que ça se voie moins18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédit à la consommation : Faire de l'argent sur les pauvres, il faut que ça se voie moins

Un projet de loi sur le crédit à la consommation est en cours de discussion au Sénat, mais s'il voit le jour et entre en application, ce ne sera pas avant la mi-2010.

En France, plus de 9 millions de ménages détiennent actuellement des crédits à la consommation, sans compter les 5 millions de ménages qui ont souscrit un crédit immobilier.

Les crédits à la consommation ne servent plus depuis longtemps simplement à financer de gros achats. L'association UFC Que Choisir souligne qu'avec la crise, ces crédits deviennent pour nombre de ménages « une obligation pour maintenir un niveau de vie et pour financer leurs dépenses incompressibles ». Or, les différentes « cartes de fidélité » offertes par nombre de grandes surfaces sont autant d'incitations à s'endetter sans compter, car elles sont également des cartes de crédit. Toutes gagnent beaucoup d'argent avec ces activités financières qui concernent essentiellement les ménages modestes. Résultat, le nombre de ménages surendettés augmente sans cesse.

Le projet de loi, bien évidemment, n'essaie pas de régler le problème des ménages surendettés. Il vise simplement à moraliser l'habillage du crédit facile.

Par exemple, la publicité pour ces différents crédits devra être accompagnée de « mentions obligatoires », le délai de rétractation passera de 7 à 14 jours, les établissements de crédit devront consulter le fichier des incidents de paiement. Tout consommateur devra disposer d'une offre de crédit classique... Comme on le voit ça ne va pas très loin. UFC Que Choisir réclamait que les cartes de fidélité soient dissociées des cartes de crédit : refusé ; que les taux de crédit soient adaptés au montant : refusé aussi.

En fait, le gouvernement n'essaie pas d'intervenir vis-à-vis des organismes financiers qui se partagent l'énorme gâteau du crédit à la consommation. Il souhaite simplement que ça se voit un peu moins. Ón ne va quand même pas interdire de faire de l'argent avec les difficultés des ménages pauvres !

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