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Elections européennes
Une démocratie très relative
L'élection des députés au Parlement européen s'effectue, dans tous les pays de l'Union, au suffrage universel direct à un tour, et à la proportionnelle. Mais ceux-ci conservent une certaine marge de manoeuvre pour organiser ces élections. Ils peuvent notamment fixer un minimum de voix en dessous duquel une liste n'obtient aucun élu. Ainsi, en France, ce seuil est fixé à 5 %, ce qui limite la représentation des petits courants, puisqu'à la proportionnelle intégrale, avec un peu moins de 1,5 % des voix, ils pourraient obtenir un élu.
Mais depuis 2003, date à laquelle le gouvernement Raffarin décida de « restreindre la dispersion de la représentation de la France » et de « rapprocher les élus de leurs électeurs », la France est pour ces élections divisée en huit circonscriptions ou grandes régions, sept pour la métropole et une pour l'ensemble de l'Outre-mer (ce qui fait sourire pour le « rapprochement » élus-électeurs !). Cette manoeuvre est évidemment destinée à favoriser les grandes formations, et le parti majoritaire en particulier. Puisqu'il n'y a, en France, que de 72 sièges à pourvoir, 3 à 13 sièges ont été attribués par circonscription. Désormais, il faut donc autour de 7,5 % des voix pour espérer avoir un élu en Ile-de-France ou dans le Sud-Est, et autour de 20 % pour en avoir un dans la région Massif Central-Centre !
L'illustration de cette démocratie très limitée se retrouve dans les résultats de la dernière consultation : le Front de Gauche, avec un peu plus de 1 million de voix, n'obtient que 4 élus, soit un élu pour 250 000 voix environ, alors que l'UMP et ses alliés de la majorité, avec moins de 4,8 millions, de voix obtiennent 29 élus, soit un élu pour 165 500 voix.