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- Lutte ouvrière n°2132
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Leur société
La prime «plus familles modestes» : 150 euros en tout, est-ce cela la solidarité ?
Mardi 9 juin, une prime exceptionnelle de 150 euros devait être versée à trois millions de familles à revenus modestes - si les Caisses d'allocations familiales, chargées de l'opération, réussissaient à le faire en temps voulu. Pour en bénéficier, il faut rentrer dans les critères retenus pour le versement de l'Allocation de rentrée scolaire, c'est-à-dire avoir des enfants scolarisés de plus de 6 ans et ne pas dépasser un certain plafond de ressources.
Nadine Morano, la secrétaire d'État chargée de la Famille, voit dans cette prime « une mesure de solidarité essentielle dans le contexte économique actuel » et, selon elle, son versement, qui avait été annoncé par Sarkozy en février dernier, « s'inscrit dans le plan de relance du gouvernement en soutien aux familles les plus démunies ».
Pour les familles qui n'arrivent plus à faire face aux dépenses quotidiennes, ces 150 euros seront évidemment les bienvenus, même si cela est bien peu par rapport à leurs besoins. Mais une prime, exceptionnelle qui plus est, ne remplacera pas un salaire correct perçu chaque mois et ne leur permettra pas de se sortir de leurs difficultés financières.
Et se vanter, comme le font les membres du gouvernement, de la « solidarité » qu'ils manifestent envers les plus démunis est indécent. On sait vers qui est dirigée leur solidarité. Dès le début de la crise, l'État a su trouver des centaines de milliards d'euros pour voler au secours des banquiers spéculateurs et des industriels. Trois millions de familles modestes, elles, n'auront eu droit qu'à 450 millions à se répartir entre elles - soit 150 euros chacune -, et encore leur aura-t-il fallu attendre huit mois pour toucher de quoi acheter quelques habits pour leurs enfants.