Travailler quand on est en arrêt : Le malade, c'est le député !29/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2130.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailler quand on est en arrêt : Le malade, c'est le député !

Le député UMP Frédéric Lefebvre, porte-parole du même parti, a déposé à l'Assemblée nationale un amendement visant à autoriser les salariés en congé maladie, congé maternité, congé parental d'éducation ou congé de présence parental, à pouvoir continuer à travailler chez eux, via le télétravail.

Pour trouver un semblant de justification à sa proposition délirante, Lefebvre met bien sûr en avant le volontariat, ce même volontariat que le gouvernement nous ressort pour le travail du dimanche, ou les patrons comme ceux d'Hewlett-Packard pour des réductions volontaires des salaires !

Lefebvre se moque bien sûr des salariés, malades ou pas, mais il n'oublie pas les patrons à qui il fait miroiter de nouvelles réductions de charges sociales, « financées par les économies réalisées par la Caisse d'assurance-maladie qui n'aurait plus à verser d'indemnités au télétravailleur » !

Lefebvre s'est manifestement fait une spécialité des déclarations provocantes. C'est lui qui, pour lutter contre la délinquance des mineurs, avait proposé la détection de troubles du comportement chez les enfants dès le plus jeune âge. C'est lui qui avait dit, en parlant de l'immigration et des sans-papiers, que la dénonciation était « un devoir républicain ». Lefebvre est-il chargé de lancer des ballons d'essai avant le gouvernement, ou bien cherche-t-il à se faire entendre et, qui sait, à attirer l'attention de Sarkozy à la recherche de « têtes nouvelles » pas toutes issues du PS ? En ce cas il a fort à faire car, en matière de propositions provocantes, on avait déjà eu droit à une Christine Lagarde proposant aux retraités de travailler au-delà de 70 ans, toujours au volontariat bien sûr, sous prétexte que, même à un âge avancé, on peut garder la forme. Rachida Dati, la ministre de la Justice, avait montré, elle, comment on pouvait retourner au bureau, quelques jours après son accouchement.

Le gouvernement n'a pour le moment pas suivi Lefebvre, bien que Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail et secrétaire général de l'UMP, se soit montré favorable à son amendement. Lefebvre se dit bien décidé à continuer à défendre ce qu'il ose appeler « un nouveau droit pour les salariés ». Mais les « nouveaux droits » à la sauce Lefebvre, comme les « réformes de la société française » à la sauce Sarkozy-Fillon, sont autant de régressions sociales ou de projets dans ce sens.

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