Après la dernière revalorisation du salaire minimum, en juillet 2008, il y avait près de trois millions et demi de salariés payés au smic, constate une étude de la Dares, autrement dit du ministère de l'Emploi.

Dans le secteur public, 10 % des travailleurs sont concernés. Et dans le privé,14,1 % des salariés hors agriculture (sinon le taux serait plus élevé) sont des smicards. Cela, sans compter l'intérim, souligne la Dares, qui relève aussi que, dans certaines branches, la proportion de smicards est bien supérieure : ils sont un travailleur sur trois dans les services à la personne, parmi les salariés à temps partiel et dans les entreprises de moins de dix employés ; deux sur trois dans la restauration rapide ; six sur dix dans les entreprises de nettoyage...

Cette étude note également un net accroissement du nombre des travailleurs payés à ce minimum, car ils n'étaient encore « que » 12,9 % des effectifs du secteur privé un an auparavant.

La raison de ce phénomène serait que de plus en plus de salariés sont « rattrapés par le smic ». Pour dire plus clairement les choses : cela tient au fait que les patrons privés comme l'État-patron n'alignent même plus, et depuis longtemps, le niveau des salaires sur la courbe de la hausse des prix.

Et cela confirme que, pour rectifier une baisse du pouvoir d'achat qui se poursuit depuis des années, il faudrait une augmentation générale des salaires d'au moins 300 euros mensuels !