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Niger - Nouveau chantier d'Areva : Un désastre annoncé
Début mai, le président nigérien Mamadou Tandja et la présidente du groupe Areva Anne Lauvergeon ont lancé le chantier de la mine d'Imouraren qui, à l'horizon 2012, devrait produire 5 000 tonnes d'uranium par an. Cette exploitation devrait placer le Niger au deuxième rang mondial des producteurs d'uranium, et fournir à Areva un combustible nucléaire à bon compte.
De nombreuses associations et ONG n'ont pas attendu ces travaux pour s'inquiéter des conditions de mise en oeuvre de ce projet au niveau écologique, économique et du respect des populations locales, à majorité touareg. En effet Areva exploite l'uranium au nord du Niger depuis plus de quarante ans et cette exploitation n'a contribué ni au développement du pays, qui reste l'un des plus pauvres de la planète, ni à l'amélioration du niveau de vie des Nigériens ; par contre elle a des conséquences désastreuses sur le plan sanitaire.
Grâce à un accord signé en 1961, Areva s'est assuré un accès exclusif à l'uranium nigérien jusqu'à mi 2007, à un prix n'atteignant même pas le quart des cours du marché international. Depuis, le gouvernement nigérien a renégocié l'accord, mais le prix payé par Areva reste bien en deçà des cours mondiaux, pillant littéralement les ressources du pays.
Dans la ville minière d'Arlit où Areva exploite deux gisements d'uranium depuis 1968, les mesures effectuées en 2004 et 2005 par la Commission de recherche et d'information sur la radioactivité (Crirad) montrent que l'eau distribuée à la population affiche un taux de contamination dépassant de quarante, voire cent fois les recommandations de l'OMS. Par ailleurs, la consommation d'eau des mines contribue à l'épuisement des nappes phréatiques, dans une région qui est déjà désertique. La population est également exposée à la radioactivité du fait que d'énormes quantités de déchets miniers sont entreposés à l'air libre.
Il y a tout lieu de penser que l'immense mine à ciel ouvert d'Imouraren prolongera le scandale entourant l'exploitation de l'uranium au Niger. En revanche, les profits d'Areva et de ses actionnaires seront assurés pour de nombreuses décennies.