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Leur société
CAC 40 : Les profits continuent à rentrer
Le chiffre d'affaires des entreprises du CAC 40 - les 40 plus grosses sociétés cotées à la Bourse de Paris - aurait reculé de 9 % au premier trimestre de 2009 par rapport à celui de 2008, selon une étude réalisée pour le quotidien Le Monde. Certes, ArcelorMittal chute de 41 %, Total de 32 % (mais après la flambée des prix en 2008), Renault de 30 %, Peugeot de 25 %, Saint-Gobain de 15 %. En revanche, certains groupes progressent, et parfois beaucoup : BNP Paribas de 28 %, Vivendi de 22 %, Dexia de 13 %, EDF de 12 %, GDF Suez de 10 %, Alstom de 9 %. Il s'agit là des chiffres d'affaires, et pas des profits. Mais les chiffres que fournit cette enquête montrent que ces groupes font encore de bonnes affaires et qu'ils feront encore pour la plupart des profits.
D'ailleurs la quasi-totalité des analystes financiers prévoient que les profits des entreprises du CAC 40 devraient augmenter en 2009. Pour savoir si ces profits seront supérieurs ou non à ceux de 2008, il faudra attendre les bilans de fin d'année. Mais déjà le groupe pharmaceutique Sanofi Aventis, pour un chiffre d'affaires de 7,1 milliards, en hausse de 3,5 %, engrange au premier trimestre un bénéfice de 2,1 milliards, en hausse de 16 % ! Mais que les profits de ces grandes entreprises soient en baisse, ou augmentent encore, elles font encore de toute manière, pour la quasi-totalité d'entre elles, des profits malgré la crise.
Et quoi qu'il advienne des profits de 2009, tous ces groupes ont au fil des ans tiré du travail de leurs salariés une masse énorme de richesses : près de 300 milliards au cours des seules trois dernières années. Leurs actionnaires ont empoché des dividendes croissants et ont vu la valeur des actions s'envoler. Ils ont de quoi voir venir et, pour eux, une baisse des profits serait seulement un palier dans une situation globalement très prospère.
C'est la preuve, s'il en fallait, que, crise ou pas, les moyens existent pour que la population laborieuse ne fasse pas les frais d'une crise dont elle n'est nullement responsable. Ces richesses se sont accumulées et s'accumulent encore sur les comptes en banque des capitalistes. Cela appelle à une autre répartition de ces richesses, mais pas à la façon dont en parle - de moins en moins d'ailleurs - Sarkozy. Cette redistribution des richesses devra être imposée avec une augmentation générale des salaires, des pensions, des retraites ; il faudra imposer l'interdiction des licenciements collectifs, en même temps qu'un contrôle populaire des comptabilités de ces grandes entreprises, contrôle qui permettra de vérifier qu'il y a de l'argent dans les caisses du patronat.
Cela supposera un autre rapport de force entre la classe des travailleurs et celle des exploiteurs. C'est à cela qu'il faut oeuvrer.