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- Lutte ouvrière n°2129
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ArcelorMittal - Luxembourg : Contre le chômage, partiel ou total, dans la sidérurgie
Un millier de travailleurs venus des usines surtout belges et françaises ont manifesté mardi 12 mai devant le siège social d'ArcelorMittal à Luxembourg où se tenait l'assemblée générale des actionnaires.
La police était omniprésente dans le petit paradis fiscal de Luxembourg, siège d'ArcelorMittal, le numéro un mondial de l'acier. Il y a eu quelques échauffourées, un manifestant belge étant même littéralement séquestré quelques heures par la police luxembourgeoise après qu'il eut escaladé un balcon du bâtiment. Les actionnaires ont eu droit à deux alertes incendies et ont pu respirer l'odeur des fumigènes.
La manifestation avait été appelée initialement par la Fédération Européenne des Métallurgistes (FEM), suivie par l'intersyndicale CFDT-CGT-CGC-CFTC-FO en France. Mais, la veille, la FEM avait annulé son appel, craignant la manifestation « dont la grande ampleur pourrait mettre en péril le processus de négociation avec les dirigeants d'ArcelorMittal ». Côté français, la CFDT en avait profité pour laisser tomber également. Mais un millier de travailleurs ont tout de même répondu présent à l'appel essentiellement de la CGT, de la CSC et de la FGTB belges.
Juste après qu'ArcelorMittal ait fermé les deux tiers de l'usine de Gandrange et réduit au chômage partiel des milliers de travailleurs en Europe, les manifestants tenaient à protester contre le fait que le groupe continue de distribuer des dividendes aux actionnaires et des stock-options aux cadres dirigeants, et cela même s'il affiche 1,1 milliard de dollars de pertes au premier trimestre. Des pertes en trompe-l'oeil puisqu'elles sont dues pour l'essentiel à des provisions pour restructurations.
Mittal a proféré de nouvelles menaces contre l'emploi, notamment de ne pas rallumer les hauts fourneaux à l'arrêt : tout dépendra de leur rentabilité, a-t-il affirmé. Sûr que ce ne sont pas les discussions autour du tapis vert qui le feront changer d'avis.