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Leur société
Un bébé de 4 mois en centre de rétention
Le mercredi 29 avril, un bébé de quatre mois a été enfermé en centre de rétention. Avec ses parents et sa soeur de 9 ans, il a été arrêté à leur domicile de Gray, en Haute-Saône, par une quinzaine de gendarmes, puis transféré au centre de rétention de Nîmes, qui dispose d'une nurserie. Le juge des libertés de Nîmes a considéré le lendemain que la procédure était irrégulière et inhumaine. Le procureur a fait appel. Mais la cour d'appel a confirmé le 4 mai la remise en liberté de cette famille russo-azerbaïdjanaise, arrivée en Haute-Saône en novembre 2005.
Elle avait été déboutée de toutes ses demandes d'asile. La Cimade et le Réseau éducation sans frontières protestent contre l'acharnement dont elle a été victime et dénoncent la « politique du chiffre » en matière d'expulsions.
Quant au ministre de l'Immigration, Eric Besson, il estime qu'on a fait le choix le plus humain en maintenant toute la famille en rétention : « L'autre solution serait de placer les enfants en famille d'accueil, ou à la Dass. Certaines associations le souhaitent ; pas moi. Ce serait bien plus douloureux pour tout le monde ». C'est avec ce genre de raisonnement pseudo-humanitaire que les autorités françaises avaient fait déporter pendant la guerre des enfants juifs, « pour ne pas les séparer de leurs parents ».
Mais l'esprit tordu de Besson est ainsi fait que laisser toute la famille en liberté n'est pas une possibilité qu'il a envisagée. Cependant, si la famille a été libérée, la justice constatant un vice de forme dans la procédure, son avenir reste en suspens. Comme l'a rappelé le président de la cour d'appel, la décision de remettre en liberté « ne vaut pas titre de séjour » et « l'obligation de quitter le territoire français demeure ».
Espérons que le soutien que cette famille rencontre dans la population de Gray permettra d'obtenir la régularisation de sa situation.