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- Lutte ouvrière n°2127
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Leur société
Toulouse - Procès Total-AZF : Un rideau de fumée
Au procès AZF, la semaine du 27 avril, ont été débattues les pistes dites « terroristes », en fait un ramassis de ragots à forte connotation raciste.
Tout est parti d'une fuite des « notes blanches » des Renseignements généraux vers une certaine presse, qui en a fait ses choux gras. Ainsi, trois personnes ont été mises en cause et ont dû s'expliquer. D'abord un laveur de carreaux qui est sorti de l'usine vingt minutes avant l'explosion. Il était suspect à deux titres selon les enquêteurs : d'une part il est d'origine algérienne et, d'autre part il est titulaire d'une licence. En fait il avait une gastro-entérite, et son chef l'avait autorisé à rentrer chez lui.
Ensuite un jeune Algérien, sans papiers au moment des faits, a été dénoncé comme terroriste par un appel anonyme. En fait il s'agissait d'une vengeance du mari divorcé de sa soeur.
Enfin, un sous-traitant a été tué dans l'explosion et le médecin légiste - une catholique pratiquante - l'a dénoncé comme terroriste... parce qu'il avait plusieurs sous-vêtements. « J'ai tout de suite compris qu'il savait qu'il allait mourir », a-t-elle dit à la police judiciaire. Cela a déclenché toute une enquête : sa compagne a ainsi été entendue par la PJ, le jour même de l'enterrement. Leur appartement a ensuite été perquisitionné. À la barre, elle a revécu son calvaire et a été harcelée par les avocats de Total de façon insupportable. Autant de pseudopistes qui n'ont fait que spéculer sur un racisme qui n'a même pas la pudeur de se retenir.
Evidemment toutes ces fictions nauséabondes se sont dégonflées à l'audience, où leur caractère calomniateur et carrément absurde est apparu clairement. Le fait que la catastrophe de l'usine AZF ait eu lieu dix jours après l'attentat des tours jumelles de New York n'autorise pas tous ces débordements.
Tout cela n'a pas empêché les commentaires des mercenaires de Total, que ce soient les avocats, les journalistes ou les ex-syndicalistes qui en ont rajouté des tonnes : « Tout ça, c'est pas clair, ils ne nous ont pas tout dit, etc. ». Car il s'agit bien d'une stratégie mûrement réfléchie. Les avocats de Total n'ont aucune explication alternative à la criminelle négligence de leur client, mais on calomnie, et il en restera toujours quelque chose...
Ces gens-là utilisent les rumeurs pour créer et développer le doute et la suspicion. Que cela se fasse en spéculant sur des idées nauséabondes et en salissant la mémoire des victimes de leur incurie, cela ne les dérange absolument pas. Insupportable !
Correspondant LO
Réédition : « Un an après l'explosion de l'usine AZF - Les salariés et les sinistrés continuent de payer »
Les gros actionnaires continuent de profiter
Réédition de la brochure de Lutte Ouvrière parue en septembre 2002
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