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Leur société
Sarkozy coiffe sa cagoule sécuritaire
Les mauvais sondages ont-ils incité ses conseillers à revenir sur une recette éprouvée ? En tout cas, un mois à peine après un discours prononcé à Gagny, en banlieue parisienne, sur la lutte contre les bandes violentes, Sarkozy a réitéré à Nice. Le député-maire UMP de cette ville, Christian Estrosi, l'homme qui a fait installer dans les rues des centaines de caméras de vidéo-surveillance, a été chargé de rédiger un texte renforçant la législation sur la répression des « bandes organisées ». Présent également, Éric Ciotti, président UMP du Conseil général des Alpes-Maritimes, a été bombardé « délégué général à la sécurité » pour l'UMP.
Cette réunion de famille a tout d'un nouvel épisode de la saga propagandiste UMP, tant il est évident aux yeux de tous, Union syndicale de la magistrature et syndicalistes policiers inclus, que les mesures annoncées à Nice ont un air de déjà vu. Selon une magistrate de l'USM, « la plupart des nouveaux délits dont il est question figurent déjà dans le code pénal et ont été introduits par Nicolas Sarkozy lui-même avec la loi du 7 mars 2007 ». L'infraction visant les regroupements dans les halls d'immeubles, créée en 2003 par Sarkozy ministre de l'Intérieur, est, selon elle, un exemple de texte inutile puisqu'elle entre en contradiction avec la liberté de se réunir. Ou bien, concernant le récent décret annoncé par Alliot-Marie contre le port de la cagoule, il conduirait les policiers à tenter de dresser une contravention... en plein milieu d'une manifestation.
De toute façon, la loi dispose déjà, selon les responsables syndicaux des magistrats et des policiers, d'un arsenal sécuritaire largement pourvu. Et, bien que le code pénal ait subi depuis 2002 quarante modifications dans ce domaine, la France - à l'instar des autres pays d'Europe - connaîtrait une hausse du nombre de violences physiques, malgré une diminution des atteintes aux biens. Ce symptôme révélateur d'une société malade ne risque guère d'être soulagé par ces nouvelles salades niçoises, à la Sarkozy-Estrosi.