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Leur société
Nantes : Comment se passent les réhabilitations de HLM
À Nantes, la société HLM Nantes-Habitat, qui dépend de la communauté urbaine Nantes-Métropole, poursuit les travaux de rénovation des logements sociaux. Mais dans quelles conditions ! Les locataires d'un des immeubles concernés se sont réunis pour faire le point. Et leur constat est édifiant. Ils ont mangé dans la poussière durant deux mois. C'est un manque d'hygiène.
On leur a bien changé les fenêtres mais ce faisant on leur a supprimé un vitrage sur trois, remplacé par un panneau de bois blanc, dans la salle de séjour !
Dans certains appartements, la toile de verre a été mal posée, on voit les joints grossiers ; la peinture déborde un peu partout sur les plinthes, etc. Des doutes sont émis sur la fiabilité à long terme des interrupteurs, car certains ont déjà des problèmes. Le parquet d'une locataire a été cassé, suite aux travaux actuels. Ce qui prouve que certains planchers sont pourris.
« Tous les soirs, le chantier, c'est-à-dire notre appartement, est laissé sans nettoyage. La cerise sur le gâteau, c'est le samedi 13 décembre, au n° 29 de la rue Louis-Le-Nain, où une grosse fuite d'eau est apparue, suite aux travaux de désenfumage au 4e étage. La cage d'escalier a été inondée toute la matinée, et on risquait le court-circuit. Les pompiers sont venus, ainsi qu'une équipe d'astreinte de Nantes-Habitat... », raconte l'un des habitants. Certains appartements ont même été inondés cinq fois en deux mois !
« Durant les travaux, le nettoyage (que nous payons) des cages d'escalier n'est pas fait. Les espaces verts (qu'on nous fait payer) ne sont forcément pas entretenus. Tout comme le service de sortie des poubelles (que nous payons) n'est évidemment plus assuré. En plus de tout cela, la dépense d'électricité due aux travaux risque d'incomber aux locataires parce que certains branchements ont été effectués sur leur compteur. Tout comme l'eau. ». Et ce n'est pas un cas particulier, c'est ainsi que sont menées les réhabilitations, toujours au moindre prix.
Les locataires, soutenus par la CNL, réclament en compensation deux mois de loyer sans charge. Une démarche auprès du président de Nantes-Habitat a été faite, sans aucune réponse de sa part.
En plus, cet immeuble, qui date de 1960 sans jamais avoir été réhabilité, va voir les loyers augmenter de 30 % à 38 % selon les logements, s'ajoutant aux augmentations annuelles de 3 % !
Cette réhabilitation fait partie d'un ensemble de travaux dans le quartier des Dervallières. 313 logements ont été démolis. La promesse de « construction avant démolition » n'a pas été tenue. Une première tranche de 71 logements, sur les 126 prévus sur le site, aurait dû être livrée en 2009. Ils ne sont pas encore sortis de terre, deux ans après les démolitions !