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- Lutte ouvrière n°2125
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Leur société
Contre la politique de Sarkozy et l'arrogance du grand patronat : Dans la rue le 1er mai !
La réponse de Sarkozy, qui n'a même pas pris la peine de la donner en personne, a été lapidaire : aucune enveloppe supplémentaire. Et Fillon donnait rendez-vous au 1er avril, « une date très importante » car « il [allait] y avoir beaucoup de mesures, en particulier des aides aux plus démunis ». Cela n'annonçait pas un gag, mais une reprise du 1,1 milliard d'aides déjà programmées censées soutenir « les plus démunis », comme ils disent.
Sauf que ce n'était pas l'aumône que les grévistes et les millions de manifestants des 29 janvier et 19 mars étaient venus chercher dans la rue ! Et quand Fillon concluait que « chacun [devait] faire preuve de sang-froid », c'était un signe qu'il savait compter, que le gouvernement avait vu que le nombre des manifestants augmentait et... il savait pourquoi.
90 000 chômeurs de plus annoncés pour janvier, 80 000 pour février qui comptait moins de jours travaillés, dans les statistiques officielles, aucun chiffre ne vient démentir la glaçante réalité des 3 000 nouveaux chômeurs par jour. Quatre millions de sans-emploi sont officiellement recensés, 19 % de plus en mars 2009 qu'en mars 2008 ! Parmi eux, 600 000 jeunes de moins de 25 ans, 21,6 % de plus que l'an dernier. Et derrière ces chiffres, combien de familles, comptant un ou plusieurs chômeurs, ne finissent plus le mois et vivent dans l'angoisse ?
L'explication de ces chiffres, on la trouve presque quotidiennement dans les annonces de chômage partiel qui préfigurent souvent des plans de licenciements, quand ce ne sont pas des fermetures de sites. La filière automobile, comme Renault et PSA, a réclamé et obtenu près de 8 milliards d'aides mais, comme si de rien n'était, les plans de suppressions d'emplois se poursuivent, les périodes de chômage partiel continuent de peser sur ceux à qui elles sont imposées, des milliers d'intérimaires ont vu mettre fin à leur mission. Et chez les travailleurs des entreprises de sous-traitance, souvent filiales de grands groupes, on « anticipe » en programmant des licenciements ou des délocalisations de production. Déjà, dans certaines entreprises, la colère s'exprime haut et fort et, à travers le pays, nombreux sont ceux et celles qui se disent « Ils ont bien raison ».
Les manifestations du 1er mai doivent donner à tous l'occasion de l'exprimer dans la rue. Nous faire craindre de Sarkozy-Fillon, ne serait-ce que par notre nombre, c'est le moyen de l'inciter à revenir sur sa politique de suppressions d'emplois à tout va dans les services publics et à enrayer ainsi leur dégradation catastrophique, et de protection des patrons du privé qui licencient à tour de bras. Et ces manifestations ne doivent être qu'un avertissement.