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- Lutte ouvrière n°2125
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Dans les entreprises
Continental-Clairoix (Oise) : Tous ensemble, la lutte continue !
Du fait de ce jugement, la procédure visant à licencier une première vague de près de 600 travailleurs avant la fermeture totale en mars 2010, date à laquelle les 1 120 travailleurs de l'usine seront à la rue, ne sera ni annulée, ni suspendue, comme le réclamaient les travailleurs de l'usine de pneumatiques. Par ailleurs, le gouvernement n'avait jusque-là donné aucune réponse concrète à la demande des travailleurs de l'ouverture d'une négociation entre l'État, Continental et les représentants des ouvriers.
Alors, qui peut s'étonner de leur réaction de colère ? Et que représentent quelques vitres brisées à la sous-préfecture, face à la violence des patrons qui jettent ainsi à la rue des centaines de travailleurs ?
À Clairoix, comme dans bien d'autres usines, la direction a usé les ouvriers jusqu'à la corde pendant des années en augmentant sans cesse les cadences. Elle a fait pression pendant des mois pour obtenir le passage aux 40 heures, en prétendant que l'emploi serait ainsi garanti jusqu'en 2012, pour finalement décider la fermeture de l'usine le 11 mars dernier. Tout cela pour sauver les profits des actionnaires. Rappelons que le seul groupe Continental France a fait plus de 600 millions de bénéfices en 2008 ! Largement de quoi financer des garanties pour les 1 120 salariés, à savoir le maintien jusqu'en 2012 des salaires, des préretraites et une prime de 200 000 euros pour tous.
Les travailleurs savent que leur colère est légitime. Ils savent qu'une course de vitesse est engagée pour arracher les garanties pour leur avenir. Ils savent aussi qu'ils ne peuvent compter que sur leur détermination.
Le 21 avril au soir, le secrétaire d'État à l'Industrie Luc Chatel déclarait qu'il proposait une médiation salariés-direction-gouvernement pour réfléchir à l'avenir de Continental. Fillon l'a confirmé le lendemain. Mais les travailleurs de Continental ne se contenteront pas de promesses.
Jeudi 23 avril, plus de 1 000 d'entre eux comptaient monter dans un train spécialement prévu pour aller manifester avec leurs camarades allemands à Hanovre, où devait se tenir une assemblée des actionnaires : en Allemagne, le groupe Continental ferme aussi une usine.
C'est la prochaine étape de la lutte, et certainement pas la dernière.