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Logements sociaux : La Caisse des dépôts veut se débarrasser de ses HLM à des prix spéculatifs
Icade, une filiale de la Caisse des dépôts cotée en Bourse depuis 2006 et dont plus d'un tiers du capital a été privatisé, négocie au prix fort la vente des 32 000 logements sociaux qui lui restent, en Ile-de-France.
En réponse aux protestations qui s'étaient fait entendre à l'annonce de cette vente en décembre dernier, Icade avait répondu qu'elle cherchait des repreneurs parmi les Offices publics de l'habitat et autres organismes d'HLM, et qu'elle négociait également avec... une autre filiale de la Caisse des dépôts, la Société nationale immobilière.
Mais les transactions doivent se faire avec l'entremise notamment de la BNP qui touchera sa commission. Surtout, les prix demandés pour ces logements sont exorbitants. « Le prix de vente affiché par Icade est trop élevé, il correspond à des logements neufs alors que ces appartements n'ont pour la plupart pas été entretenus depuis des années », reconnaît un maire UMP du Val-d'Oise. En trois ans, l'estimation de la valeur de ces logements a doublé, atteignant près de 3 milliards d'euros aujourd'hui. Or, « aucun organisme, aucune société immobilière en France ne peut se prévaloir d'une telle valorisation financière », s'indigne le responsable d'un office d'HLM sur les rangs pour acheter une partie des logements.
Mais les fonds d'investissement que l'État a fait entrer dans le capital d'Icade sont assoiffés de récupérer rapidement un maximum de liquidités, avant d'aller placer cet argent ailleurs. L'État, majoritaire au sein d'Icade et qui contrôle totalement la Caisse des dépôts, n'a jusqu'à présent rien trouvé à y redire, alors que de tels prix de vente faramineux se traduiraient par des augmentations de loyers.
Il reste l'intervention des associations de locataires qui, depuis une quinzaine d'années, s'opposent aux multiples offensives de la société civile immobilière de la Caisse des dépôts, rebaptisée entre temps Icade, d'aligner ses logements de type HLM, construits avec des financements publics, sur des loyers privés, pour en tirer une rentabilité financière défiant toute concurrence.