- Accueil
- Lutte ouvrière n°2123
- Ventes françaises d'armes à l'Irak : Les affaires reprennent
Dans le monde
Ventes françaises d'armes à l'Irak : Les affaires reprennent
Le 25 mars, le gouvernement irakien a passé un contrat avec la France pour l'achat de 24 hélicoptères militaires de transport, ainsi que pour leur maintenance et la formation de leurs équipages. Bonne affaire pour Eurocopter, à qui les engins ont été commandés il y a quelque temps déjà, pour un montant de 360 millions d'euros. Et bonnes affaires aussi en perspective pour les marchands d'armes français, que leurs concurrents américains avaient jusque-là réussi à tenir éloignés des marchés de la prétendue « reconstruction » de l'Irak.
La France avait pourtant été, jusqu'à l'invasion du Koweit et à la guerre du Golfe qui s'ensuivit, le premier fournisseur d'armes du dictateur irakien Saddam Hussein. Tout au long de la guerre entre l'Irak et l'Iran, qui entre 1980 et 1988 fit près d'un million de morts et d'innombrables destructions, la France avait été le premier fournisseur de l'Irak en canons, mortiers, chars, munitions, bombardiers, vedettes, missiles, radars, etc. Et les contrats concernant le pétrole, le gaz, le nucléaire s'étaient multipliés depuis un accord de coopération signé fin 1974 par Chirac, alors Premier ministre de Giscard d'Estaing. L'Irak paya une partie de ces dépenses en pétrole. C'est pour financer la dette restante et relancer l'économie au sortir de la guerre que Saddam Hussein décida d'occuper le Koweit et ses puits de pétrole en août 1990.
Dassault, Aérospatiale, Giat, Matra, Euromissiles, Panhard, Thomson-CSF, Snecma : les marchands de canons français ont la nostalgie de ces commandes irakiennes, au moment où Total semble près de décrocher là-bas un gros contrat. Ils espèrent que cet achat d'hélicoptères va leur redonner accès au marché plus que prometteur que constitue encore l'Irak, malgré les destructions, la famine et la guerre civile qui ravagent la population. Les profiteurs sont toujours à l'affût, prêts à s'accaparer une part du butin.