Tassos LPFH Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : Un mois de grève08/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2123.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Tassos LPFH Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) : Un mois de grève

Cela fait maintenant un mois que les salariés de chez Tassos à Noisy-le-Sec sont en grève, suite à l'annonce de quarante et un licenciements. Malgré la politique de la direction cherchant le pourrissement, la détermination reste intacte dans cette entreprise qui fabrique entre autres du tarama et d'autres spécialités alimentaires helléniques.

Depuis près de quinze ans, cette société a été achetée et vendue à plusieurs reprises. Aujourd'hui, c'est le groupe Charles Armand qui vient de former la holding Amaris avec cinq entreprises, dont Tassos fait partie.

Après cette acquisition, les employés ont vu débarquer un nouveau PDG, par intérim comme il se définit lui-même. En fait, il tient un cabinet de management. Pour les travailleurs, c'est plutôt « un mercenaire » et pour cause ! Toute sa carrière, sa spécialité a été le dépeçage d'entreprises au profit des actionnaires. Du Sénégal au Ghana, de Nouvelle-Calédonie à la Bretagne, il n'a commis que restructurations et licenciements. Sur son site Internet, ce prédateur va même jusqu'à se vanter « d'avoir éliminé certains intervenants devenus indésirables », en parlant des syndicats. Dans l'entreprise, les salariés l'ont vu à l'oeuvre : cadences infernales, harcèlements, intimidations physiques, menaces contre les délégués qui ne sont pas à ses ordres.

La détermination des grévistes vient de là, par la grève c'est leur dignité qu'ils veulent faire respecter. La direction a maintenant déposé le bilan en catimini au tribunal d'Alençon, trouvant la Seine-Saint-Denis trop encline à soutenir les grévistes. Le tribunal du commerce va donc désigner un administrateur judiciaire.

Chaque jour, les gens du quartier ou ceux qui y travaillent viennent voir les grévistes et leur apportent, en solidarité, de la nourriture et des boissons. Les travailleurs d'un centre EDF voisin, en grève eux aussi depuis le jeudi 2 avril pour les salaires et leurs conditions de travail, sont passés les voir, pleins d'admiration.

Le moral est donc bon chez l'ensemble des grévistes qui comptent organiser une petite fête dimanche 12 avril devant l'entreprise, en solidarité et pour le soutien à la grève !

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