L'instauration du bac professionnel en trois ans à la place des anciens BEP se traduit dans ce lycée par plusieurs fermetures ou réductions de sections Électrotechnique - EDPI dessin industriel (Étude et définition de produits industriels) et deux de GT (Groupe de travail) maintenance. Ces sections forment pourtant des jeunes dans des domaines professionnels demandés. Ces fermetures sont uniquement guidées par une volonté, clairement affichée, de faire des économies dans l'enseignement public.

Cette année, le lycée accueille 350 élèves. La rentrée prochaine il ne devrait en recevoir que 275, et en 2012 il n'en resterait que 180... si le lycée existe toujours. Cela se traduit bien sûr par des suppressions de postes (10 % des effectifs d'enseignants dès la prochaine rentrée).

Pour protester et réclamer la réouverture de sections et de formations, les enseignants ont demandé une entrevue au rectorat. Ils y sont allés après un repas chaleureux, sur des tables installées au soleil devant le lycée, et ont soutenu bruyamment leurs quatre représentants reçus par des responsables. Mais la réponse a été clairement négative : le rectorat reste campé sur les fermetures et ne propose aucune solution pour l'avenir du lycée. Il n'a même pas voulu transformer deux heures supplémentaires en les intégrant à un poste, ce qui aurait permis à un collègue de garder son temps complet au lycée.

La grève a donc de nouveau été votée jeudi 2 avril et les enseignants sont retournés devant les grilles du rectorat, cette fois avec beaucoup plus d'élèves, mais n'ont même pas été reçus. Ils y ont retrouvé leurs collègues de la SEPR (Société d'enseignement professionnel du Rhône), un lycée professionnel privé qui connaît les mêmes problèmes, avec la suppression de trois postes d'enseignants (en Imprimerie et en Mode), la fermeture d'une section de formation et la diminution du nombre de places attribuées en bac professionnel Mode, ainsi qu'en Industries graphiques. Les élèves de ce lycée avaient déjà montré leur opposition à ces décisions. La colère est montée d'un cran, et une grève pour les enseignants et les élèves a été décidée pour le jeudi 2 avril. Ce jour-là, une centaine de personnes ont distribué des tracts à l'entrée du lycée et sont allées manifester au rectorat. L'après-midi, un cortège est allé rejoindre la manifestation des enseignants-chercheurs, étudiants et écoles primaires, qui a rassemblé 2 000 personnes.

De leur côté, ceux d'Hector-Guimard sont allés voir leurs collègues du lycée Colbert voisin. Et le vendredi 3 avril, ce sont les élèves qui ont fermé le lycée à partir de midi, en solidarité avec les enseignants en lutte. Chacun a bien conscience qu'il faudra maintenir la mobilisation et remettre ça après les vacances.