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- Lutte ouvrière n°2123
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Dans les entreprises
Caterpillar - Grenoble et Échirolles : La mobilisation continue
En effet les grévistes sont alors partis à la recherche des cadres dirigeants, dont le PDG de Caterpillar France, et les ont mis en demeure de reprendre les négociations, en les retenant dans leur bureau. Du fait de leur obstination, cela est devenu une séquestration...
Quand la nouvelle s'est répandue, les journalistes ont afflué, donnant une publicité à l'échelle nationale à la situation de Caterpillar et obligeant même la direction américaine à se manifester.
Après la diffusion du journal de France 3 à 19 heures, qui annonçait l'imminence d'une intervention de la police, on a vu arriver des militants venus prêter main forte, au cas où... Cependant il n'y a pas eu d'assaut et l'occupation s'est poursuivie toute la nuit sans incident. Au contraire même, il y avait un petit air de Juin 36 : les compagnes sont venues ravitailler les grévistes, les enfants sont venus voir leur papa, une chorale a même repris les chants révolutionnaires sur le parking de l'usine...
Dans les bureaux de la direction, on a trouvé une série de menus de très grands restaurants (rien à moins de 150 euros, vin à 1 000 voire 2 000 euros) : succès assuré, dans une entreprise où le DRH explique à ceux qui trouvent leur salaire trop bas qu'ils ne savent pas gérer leur budget !
Un premier cadre a été libéré en soirée pour raison médicale, alors que dans cette entreprise les malades sont traités sans ménagement. Il est sorti sous les huées et les quolibets, comme les autres, libérés le lendemain mercredi à midi, avec la promesse de payer les trois jours de grève et de reprendre les négociations.
Le vendredi 3 avril, un rassemblement de soutien interprofessionnel, à l'appel de l'intersyndicale, a réuni environ 600 personnes, dont des élus de gauche de l'agglomération.
En fin de journée, une manifestation a accompagné la délégation en préfecture. Le préfet, en présence d'élus, a confirmé l'engagement des patrons de Caterpillar quant à la pérennité du site. Mais que valent ces belles paroles ?
Au début de la semaine suivante, la lutte continuait car la direction ne veut toujours pas lâcher, ni sur la diminution du nombre de suppressions d'emplois, ni sur le versement de 30 000 euros et de trois mois de salaire par année d'ancienneté pour les licenciés, ni garantir les acquis de ceux qui resteront.
Un blocage de l'autoroute Grenoble-Lyon avait lieu mardi 7 avril au matin, et une action forte était prévue, mais non annoncée, pour l'après-midi.