Retraites complémentaires : Le patronat recule d'un pas03/04/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/04/une2122.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : Le patronat recule d'un pas

Lundi 23 mars, lors de la dernière séance de négociations avec les syndicats, le Medef a renoncé, pour l'instant, à modifier les régimes de retraite complémentaire Agirc (pour les cadres) et Arrco (pour tous les salariés du privé). Ils pourront continuer, au moins jusqu'à fin 2010, à toucher leur retraite complémentaire à partir de 60 ans, et non 61 ans comme le voulait le patronat.

L'âge légal à partir duquel on peut partir en retraite est de 60 ans, mais l'âge officiel pour toucher sa retraite complémentaire Agirc et Arrco sans abattement est resté à 65 ans. Un organisme, l'AGFF (Association pour la gestion des fonds de financement) a été créé pour compenser la perte sur sa retraite complémentaire que subirait un salarié ayant validé un nombre suffisant de trimestres mais partant en retraite avant 65 ans. Seulement, les fonds de l'AGFF proviennent de cotisations spécifiques salariales et patronales ; leur versement dépend donc d'un accord signé entre le patronat et les syndicats, ce qui était l'objet des négociations en cours, le précédent accord prenant fin le 31 mars.

Dans ces discussions, au départ le Medef ne voulait rien céder et demandait aux salariés de faire seuls des sacrifices, en acceptant de percevoir un an plus tard (pour commencer) la compensation financière versée par l'AGFF. Que les travailleurs puissent ainsi perdre jusqu'à 22 % de leur retraite complémentaire ne gênait pas le patronat, mais en revanche on a pu entendre Laurence Parisot s'indigner de « l'égoïsme » des salariés qui, selon ses dires, ne se soucieraient pas de l'avenir de leurs enfants lorsqu'ils s'opposent à la baisse de leur propre niveau de vie !

Après la journée du 19 mars, où les salariés du privé étaient plus nombreux à manifester que le 29 janvier, et les coups de colère des travailleurs confrontés à des plans de licenciement, le patronat a préféré reculer d'un pas et maintenir le statu quo sur les retraites complémentaires jusqu'à fin 2010. Mais il ne cède pas sur le financement et, même si ces caisses sont « dans le rouge », le patronat refuse d'augmenter sa part de cotisations dans l'AGFF. Les salariés continueront donc à être menacés d'une baisse importante de leur retraite complémentaire.

Les travailleurs doivent pouvoir partir à 60 ans avec une retraite à taux plein. Pour cela comme pour le reste, ils devront obliger le grand patronat à prendre sur ses profits. À lui, s'il le faut, d'augmenter sa part de cotisations afin de renflouer les caisses. Il n'y a aucune raison que ce soient toujours les travailleurs qui paient.

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