À l'annonce des gros cadeaux que s'étaient octroyés les dirigeants, de nombreux salariés de la Société Générale ont été étonnés. La perte due à l'opération « Kerviel » ayant l'an dernier entraîné le président Bouton à renoncer à la moitié de sa rémunération fixe, beaucoup, sans trop d'illusions, auraient trouvé normal qu'un peu de retenue soit montrée dans les bonus et autres attributions de stock-options.

Car, en ce qui concerne la majorité des employés et petits cadres, les primes versées en 2008, considérées comme normales étant donné les profits réalisés par la banque grâce à leur travail, ne font pas oublier que cette année l'augmentation générale des salaires a été de zéro.

Les traitements de faveur que s'offrent les dirigeants de la banque choquent d'autant plus que, côté bureaux et back-offices, les milliers de travailleurs, embauchés ou prestataires, subissent un alourdissement continu des charges de travail. Les nouvelles procédures et nouveaux modes de fonctionnement des opérations, décrétés par la hiérarchie, se traduisent jour après jour par du stress et des horaires à rallonge. Comme ailleurs, productivité oblige, les employés partis en mobilité ou en retraite ne sont pas remplacés et leur travail est réparti sur ceux qui restent.

Pas étonnant que, dans ce contexte, les petites contrariétés momentanées de la bande des Quatre n'émeuvent pas vraiment les employés.