Depuis le 10 mars, une quarantaine d'employés de l'entreprise Tassos à Noisy-le-Sec sont en grève suite à l'annonce du licenciement de 41 salariés sur les 88 du site. Cette entreprise fait partie d'un holding de cinq établissements, dont trois usines de production en France, employant au total 280 salariés. On y produit toute une gamme de spécialités alimentaires balkaniques, comme le tarama et les blinis.

La direction invoque la crise. Mais cela n'est qu'un prétexte. En réalité, ce groupe fait de confortables bénéfices et investit dans de nouvelles machines.

Dans la ville, cette entreprise a très mauvaise réputation. C'est ce que l'on appelle une « sale boîte ». Jusqu'à présent le patron et les directeurs se croyaient tout permis. La sécurité et l'hygiène sont loin d'être respectées, tout comme le code du travail. Pour ce patron, les travailleurs sont corvéables à merci : journées à rallonge, heures supplémentaires imposées, travail le samedi et le dimanche, parfois sans jour de repos, le tout pour le smic et souvent « l'oubli » de payer des heures. Aujourd'hui, c'est la porte, le licenciement de travailleurs ayant entre sept et quinze ans d'ancienneté, dont des femmes seules avec enfants !

Pour faire tourner cette entreprise d'un autre âge, la direction, par des filières, avait embauché beaucoup de travailleuses d'origine asiatique, pensant qu'elles seraient plus malléables... Cela est raté ! Dès l'annonce des licenciements, malgré les intimidations et les provocations, les 41 travailleurs menacés de licenciement ont cessé le travail et formé un piquet de grève déterminé et dynamique. À l'heure ou nous écrivons, la lutte continue.