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Leur société
Porte-avions : Trois milliards en cale sèche
Un nouvel et piteux épisode s'ajoute à la décennale aventure du porte-avions Charles-de-Gaulle. Le navire amiral de la marine française est contraint de rester à quai à Toulon, victime d'une nouvelle avarie. Détectée grâce à de vilaines vibrations dans le compartiment de propulsion, une usure anormale a été constatée sur des pièces reliant les turbines aux arbres.
Après un an et demi de révision modestement facturée 300 millions d'euros - il paraît que c'était fait à l'économie -, les militaires croyaient le navire tiré d'affaire et enchaînaient les phases d'entraînement et de « préparation opérationnelle » censées conduire à sa « remontée en puissance ». Hélas, rien n'en sortit que ces mauvaises vibrations, et le ministre de la Défense, venu à bord début février célébrer la fin de la révision, en sera quitte pour revenir... dans quelques semaines ou quelques mois, selon l'état-major.
Celui-ci doit tout de même avoir l'impression que le sort s'acharne sur l'unique porte-avions français, depuis ses premiers essais en mer il y a tout juste dix ans. De la piste de décollage trop courte à l'hélice cassée - dans le triangle des Bermudes ! - en passant par les multiples courts-circuits et autres fuites, le joujou à 3,3 milliards d'euros revient de plus en plus cher. La part du budget de l'État qu'il risque d'envoyer par le fond pourrait être autrement utile à construire des logements, des écoles, des hôpitaux.
Car qui sait si l'avenir du Charles-de-Gaulle, au lieu de rejoindre comme prévu l'océan Indien pour y appuyer les opérations des troupes françaises en Afghanistan, n'est pas, à plus ou moins court terme, de rejoindre les chantiers britanniques où est démoli l'ex-autre fleuron de la marine, le Clemenceau ?