Sarkozy a déjà pêché quelques gros poissons du PS qu'il a embarqués sur son bateau : Kouchner et Besson. Mais il ne dédaigne pas non plus le menu fretin, un peu fatigué, laissé de côté par le banc. C'est ainsi qu'il a capturé sans difficulté, il y a quelques jours, Jack Lang qui ira faire des salutations à Cuba.

Et voilà qu'il vient de ramener à son bord Michel Rocard, dont on avait quelque peu oublié l'existence. Celui-ci, âgé (78 ans), en fin de carrière et ne pouvant plus espérer grand-chose du côté du PS, a une marotte : le triste sort des régions polaires. « L'Arctique est une zone de non-droit, dit-il, qui concentre tous les drames planétaires à la fois. »

Voilà donc Rocard nommé par Sarkozy ambassadeur de France pour s'occuper des problèmes polaires, chargé donc de faire entendre la voix de la France chez les ours blancs et les pingouins, ce qui risque de les laisser froids. Mais attention, se défend Rocard, « le risque, c'est que ma nomination (...) laisse penser que j'ai de la proximité politique ou de gestion économique avec le président. (...) Je préfère vous signaler que ce n'est pas le cas. »

En tout cas, ce ne sont pas les otaries auxquelles il s'adressera en allant prêcher sur la banquise qui vont le contredire.