« Sochaux : plus de 3 000 voitures perdues » titrait la presse locale du samedi 14 mars. Les 114 salariés de l'usine Key Plastics - pour la plupart des ouvrières - à quelques kilomètres de Sochaux, ont déjà réussi à attirer l'attention de toute la région sur les menaces qui pèsent sur leurs emplois. En se mettant en grève illimitée depuis le 3 mars dernier, elles ont réussi à paralyser la fabrication des 308 chez Peugeot, à Sochaux. Elles fabriquent des diffuseurs d'air pour l'équipementier Faurecia, lequel approvisionne Sochaux en planches de bord.

Leur entreprise fait partie d'un groupe qui a décidé de supprimer 300 emplois sur l'ensemble de ses trois usines en France et une quatrième en Slovaquie. La fermeture de l'usine Key Plastics d'ici a été programmée pour juin 2009. Seulement voilà, les travailleuses ne l'ont pas entendu de cette oreille. La proposition du patron d'une prime de licenciement de 13 000 euros n'a satisfait personne - et pour cause -, d'où la grève, l'occupation de l'usine, avec interdiction de sortie des stocks de pièces alimentant Peugeot.

Les grévistes ont le moral. La solidarité de toute la population laborieuse de la région leur est complètement acquise, ainsi que celles des syndicats.

Chez Peugeot à Sochaux, malgré le chômage technique depuis le 11 mars, les ouvriers sont unanimes pour dire que ces travailleuses ont entièrement raison de défendre leurs emplois bec et ongles. D'autant plus que la démonstration que leur travail est nécessaire à la production des voitures a été faite au grand jour !

Dernière minute : ce mardi 17 mars, un compromis aurait été trouvé entre les grévistes et la direction. Le travail devait reprendre à Sochaux le lendemain.