Île de la Réunion : Non aux licenciements et aux suppressions de postes18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Île de la Réunion : Non aux licenciements et aux suppressions de postes

De nombreux licenciements ou suppressions de postes sont annoncés dans beaucoup d'entreprises de l'île de la Réunion.

À l'usine sucrière du Gol, qui compte 200 salariés, la direction prévoit un plan de restructuration qui entraînerait la suppression de 98 emplois dont 38 postes de saisonniers. L'entreprise appartient au groupe Quartier Français et pour partie au groupe Téreos, une multinationale florissante qui ne cesse d'investir, principalement au Brésil et dans plusieurs pays d'Afrique. Les prétendues difficultés financières avancées pour justifier les restructurations ne sont que des prétextes.

En effet, jusqu'à preuve du contraire, la canne n'est pas en crise. La campagne sucrière de 2008 a été bonne et surtout la filière canne bénéficie d'une garantie de financement et d'écoulement de ses produits sur le marché européen... jusqu'en 2014. Elle bénéficie par ailleurs de mesures d'aides annoncées par le gouvernement qui concernent la bagasse, un sous-produit de la canne dont la combustion sert à produire de l'électricité, ainsi que divers autres avantages inclus dans la future loi pour le développement pour l'Outre-mer.

Chez Royal Bourbon à Bras Panon, une société de production alimentaire, le patron a fait savoir qu'il entend licencier treize salariés, sur les 115 que compte l'entreprise. Il veut aussi réduire les salaires de certains et diminuer le temps de travail de six autres travailleurs, avec baisse de leurs salaires qui sont pour la plupart proches du smic ! Le patron se paye même le luxe de menacer de licenciement ceux qui n'accepteraient pas ses propositions.

Dans l'automobile, chez les plus gros importateurs, la situation n'est guère meilleure. Foucques (Citroën) a fait savoir que son entreprise rencontre des difficultés et qu'il y aura probablement un plan social. Une épée de Damoclès est ainsi suspendue au-dessus de la tête des 400 salariés que compte ce groupe. Chez son concurrent Caillé (Peugeot, Mitsubishi, BMW, Hyundai...), les salariés sont inquiets après les déclarations du patron François Caillé, par ailleurs président du Medef. Celui-ci a fait savoir que pour lui l'augmentation du pouvoir d'achat serait préjudiciable à l'emploi. Ce grand patron, aussi propriétaire des magasins Champion, est d'ailleurs tellement soucieux de l'emploi qu'il vient de licencier quatre salariés de son magasin de Saint-Benoît en prétendant qu'ils avaient pris des produits périmés.

Mais ce sont les salariés du BTP qui paient le plus lourd tribut à la politique patronale de licenciements et de suppressions de postes. Plusieurs centaines d'ouvriers ont déjà été licenciés et d'autres risquent de l'être dans les semaines à venir. C'est entre autres le cas chez Legros à Saint-Benoît ou chez Apavou. Comble de cynisme, ces patrons osent proposer aux salariés qu'ils ont licenciés de les reprendre sous contrat de chantier !

Face à l'arrogance de ces patrons qui cherchent par tous les moyens à garantir leurs profits, les travailleurs ont toutes les raisons de manifester leur mécontentement et d'exiger leur dû.

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