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- Lutte ouvrière n°2120
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Dans le monde
Antilles : La grève générale c'est efficace, gardons le mode d'emploi
Les lignes suivantes, commentant la lutte qui vient de se dérouler, sont extraites de l'éditorial de nos camarades des Antilles qui publient le bimensuel Combat Ouvrier.
« Nous, travailleurs, n'avons évidement pas gagné tout ce que nous revendiquions lors de la grève générale. Mais, dans tous les domaines qui concernent le travail, la vie quotidienne et essentiellement les salaires et les prix des marchandises, nous avons fait reculer le patronat et le gouvernement.
En attendant qu'une décision appuyée sur des études de prix soit prise pour établir un smic local conforme au coût de la vie aux Antilles, la grève générale a arraché une augmentation de 200 euros, en partie fournie par les patrons et en partie par l'État et les collectivités.
Ce qui signifie, de fait, que le smic passe à 200 euros de plus ! Certes, la mesure est valable pour trois ans. Autrement dit, il faudra être capable à ce moment-là d'imposer sa continuité. Mais d'ici trois ans, il peut se passer beaucoup de choses, ici et dans le monde, notamment sur le plan économique. D'ici là, nous aurons certainement à nous battre encore sur le terrain des salaires, sur celui de l'emploi et aussi des prix. Car, avec la crise économique qui s'aggrave de jour en jour, patronat et gouvernement sont totalement disposés à faire payer la crise aux travailleurs. Il faut s'attendre à de nouvelles vagues de licenciements, de fermetures d'entreprises et même des attaques contre les salaires.
Le principal acquis des événements qui viennent de se dérouler aux Antilles, c'est la forme de la lutte elle-même, sa forme de grève générale. Ce que nous avons gagné, qui est très important, c'est d'avoir mis en pratique l'expérience de la grève générale ! C'est d'avoir redécouvert la force et la puissance d'un tel mouvement, d'avoir redécouvert que, dès lors que les travailleurs tous ensemble engageaient une lutte, ils entraînaient massivement derrière eux toutes les couches populaires.
Nous avons pu nous rendre compte aussi que, grâce au mouvement d'ensemble de toutes les forces laborieuses et populaires, nous pouvions faire reculer l'État et les patrons. Avoir vécu et compris cela est un réel acquis pour l'avenir. Car inévitablement il faudra se battre de nouveau.
Ce mouvement du 5 février doit rester comme un acquis collectif, un tremplin sur lequel devront désormais s'appuyer toutes les luttes à venir. Il faudra aussi non seulement conserver et reproduire tous les effets positifs de cette grève, mais avoir aussi la capacité de se critiquer soi-même, de voir les faiblesses, les erreurs et les insuffisances, afin de les corriger pour les prochaines luttes. Une grève générale de cette ampleur, appuyée sur un tel mouvement populaire, a mis en évidence beaucoup d'aspects qui devront se développer dans l'avenir ou se corriger pour mieux faire.
Restons prêts à nous remobiliser dès que nécessaire !
Gardons vivant notre esprit de lutte !
Nous ne tarderons pas à en avoir besoin ! »