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Leur société
Rachat de Fortis par la BNP : Voilà où passe l'argent donné aux banquiers
BNP Paribas vient de racheter, après d'âpres négociations avec l'État belge, la banque belge Fortis et sa compagnie d'assurances pour la modique somme de 16,5 milliards d'euros.
Fortis c'est cette banque du Benelux qui s'est retrouvée au bord de la faillite en octobre 2008 dès le début de la crise financière. Et elle n'avait dû son « salut » qu'à l'intervention concertée des trois États belge, néerlandais et luxembourgeois qui avaient repris chacun la partie « nationale » de la banque. C'est donc cette partie belge dont les pertes avaient été « nationalisées » avec l'argent des contribuables de ce pays, qui est aujourd'hui cédée à BNP Paribas, qui se frotte les mains de disposer d'une banque qui « capte 30 % du marché en Belgique et au Luxembourg », lui permettant ainsi de devenir la première banque de détail d'Europe.
En pleine crise, alors qu'ils crient hypocritement à la faillite (en 2008 trois milliards de bénéfices pour la BNP et deux pour la Société Générale), les banquiers trouvent pourtant des milliards pour des opérations de rachat. La seule BNP Paribas débourse aujourd'hui 16,5 milliards après avoir mis sur la table 9 milliards d'euros en 2006 pour acheter une banque italienne, la BNL. Des milliards pour faire son marché sur le Monopoly bancaire, en jouant des difficultés de certains concurrents et aussi et surtout des largesses des États. En effet les milliards que la BNP dépense pour racheter Fortis sont en partie ceux donnés généreusement par l'État français qui a déjà fait deux plans de relance du système bancaire, dont BNP a bénéficié en octobre 2008 et février 2009 pour un montant total de près de 7,5 milliards d'euros. Et ces milliards qui devaient faciliter les crédits partent dans des opérations spéculatives, alors que les crédits sont toujours aussi difficiles à obtenir, pour les particuliers mais aussi pour certaines entreprises qui s'en plaignent.
La BNP se vante dans son slogan d'être « la banque d'un monde qui change ». Mais ce qui n'y change pas c'est l'appât du gain qui anime les banquiers pour le seul profit de leurs actionnaires.