Alors que Total a fait 14 milliards d'euros de bénéfices dont 120 millions de dividendes versés par sa filiale Hutchinson, les travailleurs d'Hutchinson Joué-lès-Tours ont appris qu'ils devaient se contenter de 0,8 % de prime d'intéressement au lieu de 4,5 % l'année dernière. Cela a été perçu comme une véritable provocation dans les ateliers où la plupart des travailleurs ont des salaires à peine supérieurs au smic et subissent depuis janvier des jours de chômage.

Mercredi 3 mars, ils ont décidé de lancer un mouvement de grève, encouragés par la lutte victorieuse des travailleurs de l'usine Hutchinson de Chalette. Environ 150 ouvriers, sur un effectif total de 350 en production, ont débrayé mettant en avant une série de revendications dont l'indemnisation à 100 % du chômage partiel, une augmentation de salaire de 200 euros, ainsi qu'une prime de 1 300 euros pour compenser la baisse de l'intéressement. Lors de l'assemblée générale, la grève a été votée pour le lendemain et il a été décidé de venir aux piquets de grève en journée normale, de 8 h à 16 h.

L'assemblée des grévistes a élu des représentants chargés d'organiser les questions matérielles et qui participent avec la CGT et la CFDT aux discussions avec les patrons. Ceux-ci ne proposaient qu'une augmentation de la prime de panier de 50 centimes d'euro. Du coup, les travailleurs ont revoté la grève jusqu'à lundi 9 mars avec une détermination nullement entamée.

Lundi, la direction a augmenté à nouveau les primes de panier, celles-ci passant de 3,40 à 4 euros, et s'est engagée à ce que le 0,5 % prévu pour les augmentations individuelles serve en fait à augmenter les plus bas salaires. Enfin, les primes des entringleurs seront alignées sur celles de Chalette, passant à 160 euros par mois.

Les grévistes ont décidé de reprendre le travail mardi 10 mars. Un nouveau rendez-vous a été fixé pour la journée nationale d'action du 19 mars...