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- Lutte ouvrière n°2119
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Leur société
Heures supplémentaires détaxées : Hortefeux vend la mèche.
Répondant à la proposition du secrétaire de la CFDT, François Chéréque, qui considère qu'une telle détaxation est contre-productive, en ces temps de crise, car elle contribue à maintenir, sinon à développer le chômage, et qui propose donc de la supprimer, ou au moins de la suspendre, Hortefeux explique qu'il faut au contraire la maintenir. Car cette mesure serait, dit-il, un moyen de réagir au quart de tour quand se présentera la reprise. Le patronat, dit-il, devra alors disposer de la souplesse la plus extrême ce jour-là. Comme si un tel redémarrage allait se faire tout d'un coup, un jour donné, à une heure dite. Pour étayer son argumentation, Hortefeux explique qu'alors il faudra que les entreprises soient prêtes, en position sur les starting-blocks. Or, explique-t-il, « on n'aura pas formé assez de personnes parce qu'il faut cinq, six, sept mois pour former les salariés ». Il ignore, ce ministre, que dans la plupart des cas, il faut bien moins que cinq, six, sept mois pour qu'un salarié devienne productif. N'importe quel patron sait cela. Par ailleurs, a-t-il seulement pensé que des salariés formés, il y en a des quantités. Tous ceux qui, il y a quelques mois, voire quelques jours encore avaient un travail, avant qu'ils ne se retrouvent dans la cohorte des licenciés.
Il y a des excuses à l'ignorance de Hortefeux car son véritable boulot, celui pour lequel il a été formé et choisi, ce n'est pas de s'intéresser à la situation des salariés, c'est de trouver des arguments pour justifier les faveurs que son gouvernement accorde au patronat. Et pour cela il faut beaucoup de souplesse... d'esprit. Hortefeux en a. Au point de faire des noeuds avec ses raisonnements.