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- Lutte ouvrière n°2119
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Dans les entreprises
Faurecia - Auchel (Pas-de-Calais) : Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise
Cette fois, Faurecia annonce le transfert de 172 travailleurs à Marles-les-Mines (à 4 km de là), et de 157 à Hénin-Beaumont (à une heure de route). 179 seraient licenciés. La colère est d'autant plus grande que beaucoup de couples travaillent dans l'usine, depuis une trentaine d'années souvent, ayant commencé à 16 ans.
Le jour de l'annonce de la fermeture, les salariés étaient en chômage partiel, mais beaucoup sont venus et ont voté la grève pour lundi 9 mars. Et depuis lundi, pratiquement tout le monde est en grève, même les bureaux. Les salariés bloquent donc l'usine et distribuent des tracts autour du site et dans la ville. Ils disent : « Non aux coupeurs de têtes », « Sauvons nos emplois », « L'emploi, c'est chez nous et chez nous, c'est ici ». Ils dénoncent l'exploitation, les efforts qu'on a exigés d'eux, les bas salaires. Une ouvrière explique qu'elle s'est encore fait chronométrer pas plus tard qu'il y a deux semaines... car les responsables voulaient faire comme s'il ne se passait rien, comme s'il fallait simplement travailler.
Dans les villes alentour, il y a plusieurs usines automobiles, installées dans les années 1960 dans le cadre du plan de reconversion des mines : Bosal à Annezin, Bridgestone à Béthune, la STA à Ruitz... Mais là aussi, les patrons mettent les travailleurs au chômage partiel ou parlent de fermeture. Même à Hénin-Beaumont, là où Faurecia prétend « reclasser » 157 salariés, la situation est des plus précaire. 232 emplois ont été supprimés en 2005-2006. Il reste aujourd'hui 460 salariés et d'après la direction de ce site qui impose du chômage partiel, Hénin serait en « sureffectif » parce que les commandes baissent.
Faurecia est un gros équipementier automobile (12 milliards de chiffre d'affaires en 2008). C'est une filiale de Peugeot à 71 % qui a fait des bénéfices depuis des années. PSA de son côté déclare plus de 13 milliards d'euros de fonds propres et vient de recevoir trois milliards de l'État. Peugeot - et donc Faurecia - ont largement les moyens de verser leurs salaires aux travailleurs, à tous les travailleurs, y compris les intérimaires. Et plutôt que le chômage, il faudrait partager le travail et diminuer les cadences, sans baisser les salaires.
Sous la tente, devant l'usine, beaucoup de discussions évoquent les travailleurs de la Guadeloupe : « Il faut faire comme eux ! » Il n'y a pas d'autre solution pour que tout le monde puisse vivre. C'est pour cela que des contacts sont pris avec d'autres usines Faurecia de la région.