Depuis le 24 février, la quasi-totalité des ouvriers de la STPM, à Mantes-la-Jolie, sont en grève jour et nuit. Les 28 salariés fabriquent les châssis utilisés par Johnson Controls pour les sièges de Clio et de C4, alimentant les chaînes de montage de Renault Flins et Valladolid, et de PSA.

La direction de cette entreprise, membre d'un groupe qui compte 800 salariés, avec des usines en France, en Slovaquie et en Pologne, a l'intention de licencier huit salariés, ne leur proposant qu'une « indemnité » allant de 560 euros pour des travailleurs de moins de cinq ans d'ancienneté à 2 600 euros pour un ouvrier qui en a plus de dix ! La filière automobile vient de recevoir près de 8 milliards d'aides, mais les constructeurs et sous-traitants les empochent et continuent de faire payer la crise économique aux travailleurs.

Mais les grévistes de la STPM n'ont pas l'intention de payer les pots cassés. Dans un premier temps, le patron a proposé le doublement des indemnités, mais cela ne faisait pas le compte. Les grévistes exigent un plancher de 7 500 euros d'indemnité, plus 1 400 par année d'ancienneté. Dans un revirement assez fumeux, la direction a prétendu que les licenciements seraient différés, voire annulés ; mais les travailleurs connaissent la musique... À l'heure où nous écrivons, ils tiennent bon, continuent d'occuper l'entreprise et maintiennent leurs revendications. Ils ont d'ailleurs reçu le soutien de travailleurs de l'usine FCI voisine, eux aussi en grève...