Continental - Clairoix (Oise) : Menace de fermeture04/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2118.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : Menace de fermeture

Samedi 28 février, la direction de l'usine de pneumatiques Continental située à Clairoix, dans l'Oise, annonçait que l'éventualité d'une fermeture devait être « prise au sérieux », pour reprendre l'expression utilisée par le directeur de l'usine, Louis Forzy. L'emploi de 1 100 ouvriers serait ainsi menacé. Il faut y ajouter celui des centaines d'ouvriers des entreprises de sous-traitance qui travaillent sur le site de Continental.

Cette menace a « transpiré » alors que les travailleurs n'étaient pas à l'usine, étant en chômage technique jusqu'au jeudi 5 mars. Et le Comité central d'entreprise qui devrait éclaircir la situation ne se tiendra que le lundi 16 mars.

La direction s'est laissé du temps pour faire sa propagande mensongère, largement relayée dans les médias. Elle consiste d'abord à marteler que l'usine est « la plus chère » du groupe, argument que tous ceux qui travaillent dans l'usine depuis plusieurs années ont maintes fois entendu. C'est déjà ce qu'avançait la direction lorsqu'elle faisait pression sur les travailleurs pour faire passer l'usine aux 40 heures. Ce passage aux 40 heures devait soi-disant « sauver » le site de Clairoix. À partir du mois de janvier 2008, les ouvriers durent travailler cinq heures de plus par semaine, avec une perte de salaire à la clé, et ce, avec des cadences tout aussi élevées qu'auparavant.

Mais voilà qu'à la fin de l'année dernière la direction de Continental mettait en avant une possible baisse de production - qui passerait de 7 millions de pneus à 5,15 millions de pneus - pour tenter de justifier le chômage technique et le licenciement de la quasi-totalité des 200 intérimaires. Et depuis fin février les annonces sur les pertes de 1,12 milliard d'euros sur 2008, qualifiées d'historiques, pleuvent. « Continental contraint à la rigueur pour réduire sa dette », titrait le journal Les Echos des 20 et 21 février. Mais qui est contraint à la rigueur ?

Le résultat avant impôt et charges financières du groupe, si l'on en croit les chiffres donnés par le groupe Continental lui-même, et qui ne constituent certainement pas la totale vérité, aurait chuté de 39 %, mais il s'élève tout de même à 277 millions d'euros. Le recul du bénéfice, quant à lui, ne concerne que le quatrième trimestre 2008. En 2007, Continental était parvenu à dégager un bénéfice de plus d'un milliard d'euros. C'est durant cette même année qu'un de ses dirigeants se vantait d'avoir multiplié par cinq, en dix ans, les dividendes versés aux actionnaires. Alors, même si, comme la direction l'a annoncé, aucun dividende ne leur sera versé au titre de l'exercice 2008, ils ont accumulé durant toutes ces dernières années de confortables profits tirés de l'exploitation des travailleurs.

Il n'y a donc aucune raison pour que les travailleurs acceptent même un seul licenciement.

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