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Leur société
La Caisse des dépôts attaque le logement social
La société immobilière de la Caisse des dépôts, Icade, vient d'annoncer que son bénéfice a augmenté de 18 % en 2008 par rapport à l'année précédente. Et encore ce chiffre est-il minoré, car Icade a prévu une provision pour les risques que lui font courir ses activités de promoteur immobilier.
La Caisse des dépôts augmente toujours plus les loyers de ses logements sociaux, jusqu'à rejoindre les prix du privé, et ces trois dernières années elle en a déjà vendu 10 000, pour une part à leurs occpupants, même quand ils n'étaient pas en bon état. En décembre dernier, elle a annoncé qu'elle allait vendre les 35 000 logements sociaux qui lui restent en Ile-de-France. Construits avec des fonds publics entre l'après-guerre et les années soixante, Icade les considère aujourd'hui comme des « actifs à faibles rendements ».
Il s'agit, explique Icade, de « disposer de liquidités », près de 3 milliards d'euros, afin de profiter des « opportunités » que présente la crise de l'immobilier en achetant « des bureaux, des centres commerciaux ou des murs de cliniques » aux « rendements plus attractifs ». Ainsi, Icade vient de racheter les murs, très rentables, des établissements gérés par la Générale de santé ainsi qu'une société immobilière française liée au groupe espagnol Colonial au bord de la faillite.
L'État a transformé Icade en société cotée en Bourse en avril 2006, il a privatisé plus d'un tiers de son capital et a changé son statut juridique. Devenue une « société d'investissement immobilier cotée », elle est exemptée d'impôts sur les logements qu'elle vend et a l'obligation de distribuer aux actionnaires la moitié de la plus-value qu'elle encaisse dans les ventes !
On est donc loin des discours sur la Caisse des dépôts censée consacrer les ressources du livret A au logement social !