Saint-Jean Industries - Vénissieux (Rhône) : Quatre semaines de grève pour l'emploi11/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2115.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Saint-Jean Industries - Vénissieux (Rhône) : Quatre semaines de grève pour l'emploi

Les travailleurs de cette fonderie aluminium, qui fabrique entre autres des pièces pour le poids lourd et la haute tension, ont repris le travail le 30 janvier, après quatre semaines de grève complète. Ils sont toujours menacés de fermeture et 108 emplois sont en jeu.

Après que Renault Trucks a décidé de rompre ses commandes de pièces, le patron du groupe Saint-Jean Industries a déposé le bilan, et l'entreprise de Vénissieux a été mise en redressement judiciaire pour une période de six mois par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône. Mais l'administrateur judiciaire a très vite décidé de liquider l'entreprise. Il a essayé de faire passer les ouvriers et employés pour des égoïstes, qui ne pensaient qu'à leur prime de licenciement, alors qu'ils subissaient de plein fouet la politique de leur patron et de ses gros clients. Et dans cette affaire ils étaient bien les seuls à se préoccuper de sauver leurs emplois. Renault Trucks de son côté a tenté de les culpabiliser, en faisant croire qu'ils étaient responsables du chômage partiel des travailleurs du poids lourd.

Les grévistes ont aussi fait l'expérience des lois taillées sur mesure pour les patrons et qui ne les considèrent jamais comme des voyous, quels que soient leurs méfaits.

L'audience du tribunal qui devait prononcer cette liquidation avait lieu le 29 janvier, et les juges ont finalement accordé un sursis d'une semaine, en demandant aux grévistes de libérer les pièces en stock pour « faire rentrer de l'argent ».

Après quatre semaines, la continuation de la grève apparaissait très difficile pour une partie des grévistes, qui n'ont pas eu de salaire en janvier. L'administrateur et l'ancien patron avaient même arrêté la participation de l'entreprise à la mutuelle, ce qui obligeait tous les travailleurs à payer plus cher pour assurer leur complémentaire santé. Le piquet de grève a donc été levé et les travailleurs entretiennent l'usine et les installations.

Durant cette lutte, les grévistes ont eu beaucoup de visites et d'encouragements de la part de travailleurs et de militants syndicaux des entreprises avoisinantes. Les licenciements et le chômage touchent de plus en plus de monde, et les discussions portaient souvent sur la lutte nécessaire et vitale, tous ensemble, contre la politique du gouvernement.

Notre camarade Nathalie Arthaud leur a rendu visite plusieurs fois pour les soutenir, et sa visite a été appréciée des grévistes. Ils ont eu aussi le soutien du maire communiste de Vénissieux, André Gerin, et la municipalité a apporté une aide matérielle.

Le maire avait demandé une table ronde avec le préfet, l'administrateur et les principaux clients de Saint-Jean Industries, pour trouver une solution de reprise et maintenir l'activité. Celle-ci s'est tenue le vendredi 6 février, mais Renault Trucks, Areva et les autres clients se sont montrés plus préoccupés de leurs pièces, et du prix auquel ils peuvent les avoir, que du sort des travailleurs de cette usine. Ils ont tous décidé de s'approvisionner ailleurs.

On s'achemine donc probablement vers une liquidation judiciaire et des licenciements, mais les travailleurs n'en sont pas moins fiers d'avoir lutté jusqu'au bout contre le patronat et contre des pouvoirs publics complices.

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