Relance par l'investissement ou par la consommation... Mais relance de quoi, au juste ?04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Relance par l'investissement ou par la consommation... Mais relance de quoi, au juste ?

Entre Sarkozy, Fillon et leur opposition parlementaire, la discussion sur la crise économique se résume à une seule question : faut-il ou non ajouter à la relance par l'investissement, indispensable selon eux, une relance par la consommation ? C'est-à-dire faut-il, en plus des cadeaux et subventions nouvelles versés au patronat, aider les consommateurs à dépenser un peu plus ?

Le gouvernement affirme que « donner » du pouvoir d'achat en plus, ne serait-ce qu'en baissant la TVA, ne servirait à rien car, d'après lui, les consommateurs s'en serviraient soit pour épargner, soit pour acheter des produits fabriqués à l'étranger. Donc de telles mesures ne permettraient pas de relancer l'économie du pays.

Le PS conteste cela et affirme que tous ceux qui n'arrivent pas à finir le mois, et ils sont de plus en plus nombreux, dépenseraient immédiatement tout apport supplémentaire de revenus, faisant ainsi repartir l'économie.

Mais les deux sont en revanche d'accord sur le fait qu'il faut aider financièrement le patronat pour qu'il investisse dans la production. Personne n'a pourtant expliqué pourquoi les centaines de milliards d'euros de profits accumulés depuis des années n'ont pas servi à l'investissement mais à la spéculation, pas au développement de la production matérielle mais à celui de la finance, pas à l'embauche de nouveaux ouvriers mais à la diminution du nombre de travailleurs. Alors personne, pas plus Sarkozy que les autres, ne peut garantir que les nouvelles subventions offertes au patronat ne finiront pas comme les précédentes sur les marchés boursiers, en passant d'abord par les coffres des gros actionnaires, comme c'est déjà en grande partie le cas pour les aides aux banques servies à l'automne.

En fait « l'économie » que les uns et les autres disent vouloir relancer, sans aucune garantie de succès, c'est justement celle qui a mené à la crise actuelle. C'est celle dans laquelle la mainmise totale des grands groupes financiers et industriels sur la société conduit à l'appauvrissement généralisé des travailleurs. C'est une économie qui vise exclusivement à produire des profits, même si pour cela il faut faire crever l'humanité entière. En fait de relance, elle est lancée, et à pleine vitesse, vers l'explosion ! Et, face à cela, les timides mesures de relance de la consommation évoquées par le PS sont un mur de sable devant la marée montante.

Alors, la seule question qui vaille pour les travailleurs, c'est d'abord de savoir comment se protéger des conséquences d'une crise qui, de toute façon, échappe même à ceux qui sont censés diriger la planète. Il faut immédiatement augmenter les salaires, pensions et retraites, interdire les licenciements dans le privé et les réductions d'effectifs dans le public, embaucher au contraire dans les secteurs utiles à la population, à commencer par la construction de logements bon marché. Tout cela est possible, à condition de ne pas hésiter à prendre sur les milliards accumulés par les capitalistes. Et, pour cela, il faut aussi que les travailleurs se donnent les moyens de contrôler eux-mêmes où est cet argent, ce que les capitalistes en font, et d'imposer qu'il serve à la réalisation de ces mesures de sauvegarde immédiate.

Ce sera difficile à imposer ? Pas tant que cela, si les travailleurs entrent en lutte par millions. Et puis, de toute façon, la crise de la société capitaliste laisse de moins en moins d'autre choix.

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