Écoles de l'académie de Paris : Des suppressions annoncées mais pas forcément acceptées04/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2114.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Écoles de l'académie de Paris : Des suppressions annoncées mais pas forcément acceptées

La journée du 29 janvier à Paris dans l'enseignement primaire et maternel a été particulièrement bien suivie : 68 % des enseignants étaient en grève et deux cents écoles sur cinq cent soixante étaient fermées. Cela montre le mécontentement.

En assemblée générale, les professeurs ont discuté du gel de « l'aide personnalisée », ces deux heures dues depuis la suppression des samedis matins. Il s'agit surtout de désavouer le ministère sur cette suppression de deux heures d'enseignement pour tous mais aussi de refuser la suppression des 1 500 postes d'enseignants spécialisés au niveau national.

Peu avant la manifestation du 29 janvier, l'inspecteur d'académie a annoncé les mesures de « carte scolaire », c'est-à-dire les fermetures. Et les coupes sont importantes : 72 postes de Rased (réseaux d'aide aux enfants en difficulté scolaire ou comportementale) sur près de 300 à Paris passent à la trappe. Les maîtres spécialisés sont contraints de prendre des classes normales, d'autres sont en « surnuméraire ». Pour eux tout laisse à penser qu'ils remplaceront les instituteurs partant en retraite.

Les mauvais coups du ministère ne s'arrêtent pas là. Les 37 postes en CAPP (centres d'adaptation psychopédagogiques) sont supprimés. Actuellement, ils encadrent gratuitement 3 000 enfants de 3 à 16 ans en difficulté, sur et hors temps scolaire dans les arrondissements les plus populaires de Paris, uniquement. Ils sont financés par le ministère de la Santé et l'Éducation nationale. Les personnels des CAPP étaient fortement mobilisés contre cela.

C'est clairement une attaque en règle contre les familles les plus modestes qui n'auront plus aucun moyen gratuit de faire accompagner leurs enfants s'ils sont en difficulté.

À ces suppressions s'ajoutent aussi des postes de professeurs de langues et des fermetures pures et simples de classes, alors que l'on sait que les élèves entrant en maternelle ou en primaire seront plus nombreux en septembre 2009 : au moins 14 000 sur le pays. À Paris quatre postes sont prévus pour faire face à l'augmentation de la démographie !

Les écoles où les effectifs avoisinaient les vingt-cinq élèves par classe risquent donc de se retrouver à 27, 28 voire 30 élèves et sans aide de maîtres spécialisés.

Pourtant tous les instituteurs sont unanimes pour reconnaître qu'au-dessus de 25 élèves par classe, en élémentaire, on ne peut guère aider les élèves perdant pied. Et ne parlons pas des classes maternelles où l'apprentissage de la socialisation et des notions de base ne peut passer que par un petit effectif.

La mobilisation devrait continuer par une grève des enseignants parisiens le jeudi 12 février pour protester devant le rectorat à l'occasion du Conseil départemental de l'Éducation nationale.

Partager