Fonderies du Poitou - Ingrandes (Vienne) : Se défendre collectivement28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou - Ingrandes (Vienne) : Se défendre collectivement

Lors du Comité d'entreprise du lundi 19 janvier, la direction de la fonderie Alu, prétextant le niveau élevé des stocks et une baisse des volumes commandés par Renault pour les mois à venir, a annoncé un mois supplémentaire de fermeture, du 6 février au 6 mars.

Avec les jours chômés et le mois de fermeture, fin 2008, le cumul des jours de chômage se montera à 49 en mars.

Les stocks élevés mis en avant aujourd'hui par la direction pour justifier les mesures de chômage partiel, c'est elle-même qui en est en partie responsable, lorsqu'elle poussait les cadences, du début de l'année 2008 jusqu'aux congés d'août, avec un arrêt de production de quinze jours seulement... et 150 travailleurs intérimaires licenciés depuis. Alors, la crise de l'économie capitaliste, si elle est réelle, a aussi bon dos pour les patrons afin de faire payer par la collectivité (entre autres par les propres travailleurs des Fonderies) une partie de la compensation - limitée - du chômage qu'ils imposent.

Dans son bulletin d'information, La feuille de papier d'alu, le PDG se félicite, déclarant que, « malgré cette crise économique, (...) nous avons su tenir nos performances et ce, grâce à l'implication de l'ensemble des salariés ». Il ne manque pas de toupet, car le fonctionnement chaotique de cette économie, ce sont les ouvriers qui le payent au premier chef, et ce sont des salaires déjà bien insuffisants qui sont amputés par ces jours de chômage partiel, rémunérés à 65 % du salaire brut. Dans le même temps, des suppressions d'emplois semblent se profiler en catimini, car l'encadrement cherche des « volontaires » pour quitter l'entreprise ou partir en préretraite, préférant négocier au cas par cas plutôt que de payer les réelles conséquences de licenciements qui ne disent pas leur nom.

Les actionnaires de Bavaria - le fonds d'investissement allemand qui possède la fonderie Alu - ne sont guère affectés par la crise du capitalisme, à l'image des actionnaires de Renault, de Peugeot et consorts, dont les entreprises affichent, malgré la baisse des ventes, de confortables bénéfices.

Cette situation touche non seulement les Fonderies, mais bien d'autres entreprises de l'automobile de la région de Châtellerault, tel Fabris, qui emploie 500 travailleurs et qui est en cessation de paiement. L'actuel actionnaire italien ZEN propose un nouveau plan de reprise, moyennant d'éventuels licenciements et le soutien financier des collectivités locales. Dernièrement, c'est aussi Valeo qui a annoncé 170 licenciements.

Face à ces véritables catastrophes qui touchent de nombreuses familles populaires, c'est collectivement, tous secteurs confondus, que nous pourrons contraindre les patrons à prendre sur leurs profits actuels et passés pour nous permettre de vivre dignement.

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