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- Lutte ouvrière n°2113
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Leur société
Aides aux entreprises : Pluie de milliards... et de mensonges
Il s'agirait prétendument de soutenir les exportations de l'avionneur européen Airbus. « Cinq milliards d''euros serviront à financer des projets de ventes d'avions. Cela permettra de répondre aux difficultés des clients des constructeurs aéronautiques, qui n'arrivent pas à trouver de financement », a-t-on déclaré dans l'entourage de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.
Évidemment, nous dit-on, tout cela serait dans l'intérêt général. Relancer l'économie ne serait-il pas aussi dans l'intérêt des travailleurs eux-mêmes ?
Mais nombre de travailleurs ne sont pas dupes et sont à juste titre choqués par de telles mesures, et ce malgré les mensonges du gouvernement sur les prétendues contreparties qu'il exigerait. Le secrétaire d'État à l'Industrie et à la Consommation, Luc Chatel, a juré que, « à partir du moment où la collectivité publique, c'est-à-dire les contribuables, servait à soutenir la filière, eh bien il faut des contreparties ». S'il y a des dividendes à distribuer, « il y a une priorité absolue aux fonds propres et aux investissements ». Mais chacun sait que les patrons feront comme ils l'entendront.
Selon la propagande gouvernementale, ces aides massives seraient indispensables pour éviter que la crise ait des conséquences encore plus graves. Les milliards ainsi versés seraient donc un mal pour un bien, puisqu'ils feraient tourner la machine économique. Verser ces milliards aux entreprises permettrait de « sauver l'emploi ». Mais qu'ont fait Renault ou PSA des aides déjà empochées ? Ont-ils gardé tous les intérimaires ? Ont-ils payé intégralement les salaires de tous les ouvriers mis en chômage ? Ont-ils renoncé aux licenciements ? Non, bien sûr ! Et que dire, pour prendre l'exemple d'un autre secteur, celui de la sidérurgie, des décisions d'ArcelorMittal ? Les actionnaires d'ArcelorMittal, qui a réalisé 10 milliards d'euros de bénéfice net durant les neuf premiers mois de 2008, ont décidé un plan de licenciement de 6 000 travailleurs, dont 1 400 en France. Pas plus ces milliards de bénéfices que les aides publiques ne serviront à sauver ces 6 000 emplois !
Finalement, les actionnaires d'Arcelor, de PSA, d'Airbus ou autres se chargent par leurs agissements de montrer combien toute cette propagande justifiant de tels plans de relance est mensongère.