PSA automobiles - usine de Sochaux : La baisse des commandes, prétexte à de nouvelles attaques contre les travailleurs21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA automobiles - usine de Sochaux : La baisse des commandes, prétexte à de nouvelles attaques contre les travailleurs

À l'usine PSA de Sochaux, la direction a annoncé le 6 janvier dernier son intention de supprimer l'équipe de nuit instaurée depuis 2001 avec le lancement de la 307. C'est un changement du rythme de travail pour 1 300 travailleurs, programmé pour le 2 février prochain, c'est-à-dire à toute vitesse, sans même respecter le délai de prévenance qui est normalement de deux mois.

Les travailleurs de nuit passeraient en deux équipes de jour, et, dans le même temps, la direction mettrait à la porte 900 intérimaires qui travaillent à la journée. Il y aurait bien sûr une autre façon de faire face à la baisse des commandes : en diminuant les cadences sur les chaînes et en instaurant des pauses supplémentaires. C'est tout le contraire qui se passe : dans nombre d'ateliers, les conditions de travail et les cadences s'aggravent.

Crise ou pas crise, la direction veut que le groupe PSA continue à enrichir les seuls actionnaires. D'ailleurs, le groupe n'a pas perdu un centime jusqu'à présent. Malgré la crise, 2008 devrait encore se traduire par plusieurs centaines de millions d'euros de bénéfices.

Dans les ateliers, cette annonce a provoqué une double réaction. D'une part ceux de nuit n'ont pas du tout envie de prendre la place des intérimaires qui, eux, vu le chômage partiel et les licenciements qui pleuvent actuellement, vont se retrouver directement à l'ANPE. D'autre part, cette mesure implique des baisses de salaires - même si elle est étalée sur 33 mois - et des problèmes d'organisation, de garde des enfants ou de transport.

Plusieurs débrayages ont eu lieu pour protester dans l'équipe de nuit, rassemblant jusqu'à 150 travailleurs, essentiellement du Montage. Plusieurs assemblées générales de près d'une centaine de travailleurs, suivies de défilés dans les ateliers, se sont tenues à l'initiative de militants CGT. Une motion a été votée dans les assemblées générales disant : " Nous ne sommes pas responsables de la crise et de son système, nous en sommes les victimes, les intérimaires et les CDD, les premiers. "

Le mécontentement est général, même si la situation actuelle pèse et que chacun se sent menacé. Tout le monde a de la famille chez les sous-traitants qui licencient massivement eux aussi.

Par ailleurs, la CGT a fait un référé au tribunal pour demander que la direction respecte le délai de prévenance de deux mois, ce qui serait bien le moins. Ce référé devait passer au tribunal lundi 19 janvier. Mais l'avocat de la direction a demandé un délai, un délai qu'elle refuse aux travailleurs de nuit et aux intérimaires renvoyés. L'affaire ne passera donc que vendredi 23 janvier. Mais, même si le référé aboutit, ce ne sera que partie remise.

Il faut maintenir les salaires et les emplois, en prenant sur les bénéfices accumulés par la famille Peugeot !

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