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Dans le monde
Les dirigeants européens solidaires de la guerre israélienne
Une belle brochette de chefs d'État ou de gouvernements européens, Sarkozy, Merkel, Brown, Berlusconi, Zapatero et le président actuel tchèque de l'Union européenne, Topolanek, se sont montrés le 18 janvier au Moyen-Orient, désireux d'être sur la photo, au propre comme au figuré, au moment du cessez-le-feu à Gaza.
Ils ont d'abord participé, en présence de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestienne, et de chefs d'État de la région " amis " des Européens, à une conférence internationale, organisée à Charm-el Cheikh par le président égyptien Moubarak. Le second volet et " temps fort " de leur journée a été consacré à un dîner-conférence de presse avec le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Les dirigeants européens, Sarkozy en tête, y ont parlé sans vergogne d'arrêter le passage d'armes à la frontière de l'Egypte et de la bande de Gaza, de sortir " du cercle vicieux des provocations et des réactions ", de la " faute initiale " du Hamas, dont les tirs de roquettes auraient été l'élément déclencheur de la crise. Sarkozy affirmant enfin que " toute l'Europe ne transigera pas sur le droit à la sécurité de l'État d'Israël ". Le droit des Palestiniens à la sécurité, ou tout simplement à la vie, ne mérite visiblement pas sa considération. Quant aux livraisons d'armes à Israël, puisqu'elles n'ont pas besoin de passer par des tunnels, il n'y a apparemment rien à y redire.
" Votre position et votre amitié nous confortent " put donc déclarer Olmert à ses invités, sans prêter attention aux hypocrites réserves d'un Sarkozy, usant d'une formule éculée, selon laquelle " les amis doivent se dire les choses ", pour contester prudemment l'entrée des troupes israéliennes à Gaza.
Rien, en effet, dans l'attitude passée ou présente des grandes puissances européennes ne se montre en opposition avec la politique des États-Unis de soutien aux gouvernements israéliens qui refusent à la population palestinienne le droit à la simple existence d'un État. Quant à leur aide humanitaire, indispensable à cette population emmurée vivante à Gaza depuis des années, sans la moindre indépendance économique et totalement dépendante de l'ouverture ou non des points de passage par l'armée israélienne, elle a à plusieurs reprises fait l'objet d'un chantage. C'est à nouveau ce que suggérait dernièrement Benita Ferrero-Waldner, le commissaire européen aux relations extérieures, en insistant pour que l'aide à la survie et à la reconstruction de Gaza sinistrée et de ses habitants ne passe pas par le Hamas, pourtant gouvernement régulièrement élu de ce territoire. Une façon éhontée de choisir à nouveau son camp, en retardant encore une aide minimum qui ne s'est que trop fait attendre.