Hôpital Bicêtre - Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) : Quand nous faisons bloc, la direction recule21/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2112.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Bicêtre - Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) : Quand nous faisons bloc, la direction recule

Suite à une succession de réunions et à une demi-journée de grève, le personnel du bloc opératoire du CHU de Bicêtre (Assistance publique -Hôpitaux de Paris) a obtenu 60 euros environ de plus par mois et une prime exceptionnelle de 200 euros en juin, ainsi que la promesse de renforts par un recours plus large à l'intérim.

Au bloc, sans compter les médecins et les chirurgiens, nous sommes 72 : agents hospitaliers, brancardiers, aides soignantes et infirmières. Le manque de personnel a atteint un seuil critique : quinze postes d'infirmières non pourvus dont trois congés maternité non remplacés, cinq postes de brancardiers sur lesquels la direction recrute uniquement sous contrat à durée déterminée de cinq mois. Ce manque de personnel a des répercussions sur l'organisation du travail et entraîne régulièrement des dépassements d'horaires et des nuits supplémentaires.

Suite à la manifestation assez réussie du 24 octobre à Paris, une pétition a commencé à circuler dans le service et l'idée de la grève a fait son chemin. La CGT a donc déposé un préavis. À chaque réunion avec la direction, il y avait de plus en plus de collègues différents avec les représentants syndicaux, pour prendre la parole.

Lundi 12 janvier au matin, le personnel réuni au bloc a maintenu le projet de grève et l'a fixée au mercredi 14. Tout d'un coup, cela a fait bouger la direction qui, jusque-là, jouait les indifférentes. Elle nous a invitées aussitôt à une réunion où nous sommes venues nombreuses. Elle a alors tenté, en vain, de nous faire repousser la date de la grève. Le mardi soir, la surveillante du bloc a téléphoné aux aides soignantes, utilisant les coordonnées personnelles qui lui sont remises pour l'éventualité d'un recours d'urgence ou " plan Blanc " : elle affirmait que nous étions assignées le lendemain et qu'il fallait venir au bloc, la grève étant annulée !

Malgré cela, à partir de 6 h 30 mercredi matin, nous nous sommes peu à peu retrouvés à une bonne quarantaine dans le hall, avec des banderoles. Toutes les catégories professionnelles du bloc étaient représentées. Ayant alors découvert les assignations prévues par la direction, la réaction a été unanime : avec les assignations, il y aurait eu plus de personnel au travail qu'en temps normal ! L'ambiance était houleuse et lorsque la surveillante voulut nous remettre individuellement les assignations, elle se fit vertement rembarrer et repartit avec celles-ci comme elle était venue. Puis, au fur et à mesure que les directeurs arrivaient à l'hôpital et découvraient notre rassemblement, on pouvait voir à leur tête qu'ils ne s'attendaient pas à cela.

Du coup, le directeur des ressources humaines organisait une réunion à 8 h 30 et acceptait une augmentation des primes mensuelles et l'attribution d'une prime exceptionnelle. Nous avons alors exigé et obtenu que ce soit uniforme pour l'ensemble du personnel du bloc. Puis le travail a repris sur ce premier résultat.

Les problèmes d'effectifs ne sont pas encore réglés car les primes ne remplacent pas le personnel, mais cela a donné le moral à tout le monde de voir que nous pouvons nous faire craindre en faisant bloc tous ensemble.

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