La vague de froid qui s'est abattue sur le pays fait trembler les responsables des clubs de football. Car qui dit froid, dit risque de pelouse gelée et... de match annulé. Et les protestations des joueurs, pour qui évoluer sur une pelouse gelée et à des températures très inférieures à zéro n'est pas une partie de plaisir, ne pèsent pas lourd face aux amendes à verser à la Fédération de football pour un match annulé (20 000 à 50 000 euros en Ligue 1 et 10 000 à 30 000 euros en Ligue 2) et aux pressions des télévisions, Canal+ et TF1 en tête.

Alors pour que les clubs puissent vendre des billets et les chaînes diffuser les matchs et... les écrans publicitaires qui les accompagnent, on a vu des pelouses recouvertes d'une bâche, sous laquelle une soufflerie envoie de l'air à 50 degrés des jours durant. On apprend à l'occasion que certains stades, comme celui de Sochaux, sont équipés d'une pelouse " chauffante ". Des sommes conséquentes sont ainsi dépensées, à la mesure des intérêts financiers en jeu, parfois d'ailleurs en pure perte car les matchs ont quand même dû être reportés.

Dans le même temps, des responsables d'EDF et de Réseau de Transport d'Électricité (RTE) ont demandé aux usagers de réduire leur consommation en électricité. Il aurait fallu éteindre la lumière, baisser la température dans les pièces inoccupées, n'utiliser les appareils électroménagers qu'après 20 heures ou ne pas laisser d'appareils en veille.

Mais personne ne demande aux patrons des clubs de foot de réduire leur consommation en électricité en ne chauffant pas les pelouses. Cela ferait pourtant de sacrées économies, comme d'ailleurs le fait d'instaurer dans le championnat de football une trêve hivernale de plusieurs semaines, comme en Allemagne ou aux Pays-Bas. Et, que l'on sache, les équipes de ces deux pays ne sont pas moins performantes que les clubs français !