Tous les jours, ils font des piquets devant les dépôts pour que les camions ne sortent pas. Ils se rassemblent aussi dans la matinée devant le siège de l'Agglomération, pour faire entendre leurs revendications aux élus et à la population.

Le président UMP de " l'Agglo " Charles-Eric Lemaignen - connu pour avoir, dans le passé, négocié avec le Front National pour une majorité en Bourgogne - multiplie les provocations, expliquant devant les grévistes que les éboueurs des sociétés privées Coved et Veolia chargés du ramassage des ordures sur d'autres communes gagnent encore moins. Il a réquisitionné une partie des grévistes pour, dit-il, " éviter des problèmes de sécurité et des feux de poubelles dans les quartiers sensibles ". Mais les grévistes ont surtout vu les camions-bennes tourner dans le centre-ville, qui devait être propre pour les fêtes, et d'autres camions ramasser le verre dans des containers enterrés !

Après onze jours de grève, les travailleurs avec raison ne voulaient pas lâcher. Ils sont d'autant plus en colère que le président de l'Agglomération qui leur refuse 100 euros de plus par mois s'est fait voter une augmentation de 33 % de son indemnité. La solidarité s'organise avec leur syndicat CGT. Les grévistes ont élargi leur action à leurs collègues de l'assainissement, qui ont rejoint la grève.

Ils ont reçu le soutien de militants et d'élus du PC et de LO. Ils ont, par contre, vu avec amertume un des maires PS de l'Agglomération condamner dans la presse leur mouvement " pour ne pas faire de démagogie ".

Les grévistes veulent tenir le coup, car ils savent que leurs revendications sont comprises par bien des salariés qui savent qu'il n'est plus possible de vivre correctement à moins de 1 500 euros.