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- Lutte ouvrière n°2109
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Dans les entreprises
Renault Flins (78) : Le chômage partiel doit être payé à 100 % !
La direction de l'usine Renault de Flins vient de rajouter en janvier 2009 six jours chômés, qui allongent la liste des journées non travaillées.
Dans le même temps, elle a fait aux pouvoirs publics une demande de chômage partiel pour 279 salariés, rien que pour le mois de janvier.
Ceux-ci ont en effet déjà épuisé les compteurs de capitalisation collectifs et individuels - constitués le plus souvent involontairement à partir des heures dépassant l'horaire légal, comme les samedis obligatoires. Ils n'ont même plus de congés dans lesquels la direction pourrait, comme elle le faisait jusque-là, puiser sans complexe pour couvrir les journées non travaillées. Aujourd'hui, tous ces compteurs sont vides pour les travailleurs qui ont le moins d'ancienneté. Ces derniers vont donc se retrouver, comme leurs collègues des usines de Sandouville ou Cléon, en chômage avec seulement 65 % du salaire brut.
En janvier prochain, 279 travailleurs seront touchés, mais de mois en mois, des centaines d'autres vont subir les jours chômés et la perte de salaire qui en découle.
C'est sur les ouvriers et les employés que la direction de Renault veut faire reposer le poids de la crise, de la crise capitaliste. Elle a d'ailleurs commencé à le faire en s'appropriant nos jours capitalisés et nos congés. Comme disent les travailleurs : « Ça ne coûte pas un rond au patron ! ». Elle continue par ailleurs, en dehors des jours chômés, à surexploiter les salariés à la production en supprimant de plus en plus de postes, ceux qui restent devenant littéralement intenables.
À l'intenable nul n'est tenu, c'est donc ce qu'ont exprimé des groupes de travailleurs du Montage en débrayant le 16 décembre aux Moteurs, le lendemain dans le secteur SE6, pour se défendre contre les postes surchargés et exiger du renfort. Les responsables de l'atelier ont bien dû céder à leurs revendications.
La politique de Renault qui consiste à faire payer les travailleurs, tant sur le plan des salaires que de l'emploi et des conditions de travail, dure depuis des années et porte d'ailleurs ses fruits... du point de vue des dividendes versés aux gros actionnaires. Renault a accumulé depuis au moins dix ans des milliards d'euros de bénéfices et se vante même de disposer de 7 milliards d'euros de réserves « réservées » apparemment aux gros actionnaires... Il est donc d'autant plus inadmissible que le patron ne paie pas le chômage partiel à 100 % !
C'est sur les bénéfices qu'il faut prendre pour garantir la paie complète et maintenir les emplois, en partageant les charges et les heures de travail entre tous, travailleurs de Renault, intérimaires licenciés, et salariés des entreprises sous-traitantes menacés. Ce sera au moins cela de gagné.