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Leur société
Politique en faveur des familles : Plus de pub que de retombées
La secrétaire d'État à la famille Nadine Morano a annoncé l'extension prochaine de la carte Familles nombreuses, qui offre des réductions à la SNCF et dans certains magasins.
La nouvelle carte baptisée Enfant-Famille devrait désormais bénéficier également « aux familles modestes de moins de trois enfants et aux familles monoparentales ». Si la secrétaire d'État a précisé que les familles monoparentales concernées devraient avoir un revenu inférieur à 1 000 euros, elle n'a toutefois pas précisé quelles seraient les « familles modestes » concernées.
La carte Familles nombreuses, dont bénéficient actuellement 2 millions de familles, existe depuis 1921, époque où l'État encourageait la natalité afin de repeupler le pays après la Première Guerre mondiale. On peut se la procurer auprès des guichets SNCF, mais elle n'est pas gratuite ; elle coûte 18 euros et doit être renouvelée tous les trois ans (et tous les six ans pour les familles de cinq enfants et plus). À la SNCF, le taux de réduction varie selon le nombre d'enfants à charge, allant de 30 à 75 % du prix du billet, mais ne s'applique pas aux réservations, pourtant fréquentes et de plus en plus chères. Cette carte a surtout une portée limitée puisque seules les familles françaises et celles issues de l'Union européenne peuvent y prétendre pourvu qu'elles comptent au moins trois enfants de moins de 18 ans. Cette disposition exclut donc les familles immigrées, et là-dessus, Morano n'a annoncé aucune modification de la réglementation.
Dans la campagne publicitaire qu'il s'offre aujourd'hui, le gouvernement met en avant que les avantages de cette carte ne se limitent pas aux tarifs SNCF, mais concernent également les offres commerciales de certaines enseignes. Dans une interview publiée par Le Parisien, la secrétaire d'État prétend ainsi « booster le pouvoir d'achat des Français ».
En fait, dès son origine, la carte Familles nombreuses a permis de bénéficier de réductions plus larges que le simple transport ferroviaire, dans certaines chaînes de cinémas, dans les musées nationaux, dans certains magasins de vêtements par exemple. L'amélioration revendiquée par le gouvernement se limite à un allongement de la liste. Mais les avantages en question n'ont pas la même portée puisque cela va des achats dans une chaîne de supermarchés à la location de vélos sur l'île de Ré ou à la réduction de 2 euros sur une entrée dans un parc de loisir ! Quant aux réductions, elles ne dépassent pas souvent 5 ou 10 %, et encore sur une sélection limitée d'articles.
Bref, le gouvernement soigne sa communication, mais ce n'est pas cela qui « boostera » ou même seulement maintiendra le pouvoir d'achat des familles, menacé très concrètement par la hausse des prix de nombreux produits et des tarifs publics, et par l'augmentation du chômage.