Mardi 16 décembre au petit matin, un détachement de la police aux frontières a investi un campement d'infortune de migrants à Loon-Plage, près de Dunkerque.

Plusieurs dizaines de migrants, en majorité Irakiens et Afghans, ont été emmenés en bus vers des centres dits d'accueil on ne sait trop où. Le Port autonome de Dunkerque a fait détruire ensuite les cabanes. Mais le samedi suivant, le campement a été reconstruit avec le soutien d'associations humanitaires.

Il y a en permanence plusieurs centaines de migrants dans la région dunkerquoise que l'on voit marcher sur le bord des autoroutes et qui essaient de passer en Angleterre par le terminal ferry de Loon-Plage. Certains migrants ont essayé plus de deux cents fois le passage et ils continuent à le tenter. Ils se sont construit des campements pour ne pas être totalement sous les intempéries. En dehors de celui de Loon-Plage, il y en a deux autres autour de Dunkerque, à Grande-Synthe et à Téteghem. C'est grâce à l'action des associations qu'ils survivent dans le froid, certains d'entre eux ont des plaies aux jambes.

Vendredi 19 décembre, un membre du cabinet de la ministre de l'Intérieur en visite dans la région a affirmé aux représentants des associations d'aide qu'il n'était pas question que l'État fasse partie d'une table ronde d'aide aux migrants. Tout repose donc sur les associations et la plus ou moins bonne volonté des collectivités locales. Cela juge ce gouvernement qui laisse des centaines d'hommes et de femmes dans le dénuement et la détresse pour mieux flatter l'opinion réactionnaire.