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- Lutte ouvrière n°2108
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CHU de Nancy : Non aux 650 suppressions de postes !
Jeudi 18 décembre, à l'appel de l'ensemble des syndicats du CHU de Nancy, 750 hospitaliers se sont retrouvés devant le conseil d'administration pour s'opposer au plan de 650 suppressions de postes, 600 postes d'agents et 50 postes de médecins.
" Mobilisation historique au CHU " titrait l'Est Républicain, car un tel rassemblement ne s'était plus vu depuis la grande grève de 1975. Le pourcentage d'agents en grève, 20 %, était lui aussi exceptionnel. Tandis que les policiers contenaient la pression des manifestants et que quelques vitres étaient brisées, la colère des hospitaliers s'est fait entendre. Cela n'a toutefois pas empêché le conseil d'administration d'entériner le " contrat de retour à l'équilibre " élaboré par la direction pour la période 2009-2012, malgré le vote contre des représentants syndicaux et des élus de gauche.
Comme dans la quasi-totalité des CHU, le budget du CHU est en déficit. Les dotations n'ont pas suivi l'évolution des dépenses d'hospitalisation, notamment l'augmentation des dépenses de médicaments qui est en partie liée à la mise en place de traitements de plus en plus élaborés et efficaces ! Et la tarification à l'activité, qui est maintenant généralisée, n'a fait qu'aggraver la situation, puisque bien des actes pratiqués dans les CHU ne sont pas rémunérés à hauteur de leur coût réel - les cliniques privées étant spécialisées, elles, dans les actes les plus rentables - sans compter que les CHU doivent assumer, en plus des soins, des missions d'enseignement, de recherche.
Avec les suppressions de postes, la qualité de l'accueil des malades va continuer de se dégrader, au même rythme que les conditions de travail des hospitaliers. Avec moins de médecins, les délais d'attente des patients vont encore s'allonger, ce qui va encore diminuer l'activité du CHU au profit du privé. Les mesures prises par la direction en accord avec les autorités de santé ne vont donc pas résoudre le problème budgétaire, elles vont au contraire aggraver la situation. En s'opposant à ce plan, les hospitaliers ne défendent pas seulement leurs conditions de travail, ils défendent en même temps le service public de santé, que ceux qui en ont la charge sont en train de démolir. Cette mobilisation juste avant la période des fêtes a été ressentie comme un vrai succès par tous ceux qui y ont participé. L'action doit reprendre en janvier.